C’est dans le quartier déshérité de Skid Row à Los Angeles que Roger Corman place sa petite boutique des horreurs, celle d’un fleuriste qui ne vend pas grand-chose.

Qu’est-ce qui est le plus bizarre dans ce film ? La boutique dans laquelle on trouvera une plante qui bouge (bon, ok, ça, ça existe), qui croît rapidement, mais surtout qui parle (c'est tout de suite moins courant) et qui en plus réclame à bouffer (« Feeeed me ! ») ? Ou la faune la fréquentant : le client qui mange des fleurs, la vieille endeuillée tous les jours, le dentiste qui ne fait pas dans la dentelle, le croque-mort maso, le fleuriste s’employant dans le dégraissage, ou son larbin, apprenti botaniste faisant plutôt dans la boucherie ?

On a là une galerie de personnages caricaturaux intégrés dans un scenario plus que léger, avec une interprétation très inégale, où l’on notera toutefois la présence du jeune Jack Nicholson à qui l’on attribue déjà un rôle de barjot, même si sa performance manque encore de la maîtrise qu’on lui verra plus tard, par exemple dans Shining.

Malgré toutes ses bizarreries, j’ai trouvé le film ennuyeux, du fait d’un évident manque de moyens et d’une réalisation assez modeste, ce qui ne surprend guère lorsqu’on apprend que le film aurait été tourné en trois jours, après seulement deux semaines d'écriture du scénario.

Je garderai quand même en mémoire cette plante affamée qui parle, qui t'hypnotise et du coup supplante un moment toutes les espérances que tu pouvais avoir en elle, alors que le film te plongeait dans l’indifférence et la tentation de mettre prématurément fin à cette projection dont le choix, il est vrai, t’apparaissait pour le moins hasardeux. Cette plante qui, dans un fonctionnement dénotant un certain d'avant-gardisme écolo, élimine, non, que dis-je, recycle les cadavres, voire des plus frais, ou plus chauds, enfin, je me comprends. Mieux que la broyeuse de Grimsrud dans Fargo ! Le film est peut-être ce qu’il est, mais cette plante n’est pas rien, une belle plante en somme !

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le 26 oct. 2013

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socrate

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