Approchez, approchez, mesdames et messieurs. Découvrez les merveilles de la petite boutique des horreurs: contemplez ses roses vénéneuses, ses pensées meurtrières, ses marguerites toxiques...
Dévorez les des yeux, il se pourrait bien qu'elles fassent de même avec vous!
Pourquoi faut-il absolument redécouvrir ce film? Pour 3 raisons, en particulier:
La première, la plus évidente, est son statut d'œuvre culte qui a conduit à un remake, sous forme de comédie musical et sorti en 1986. . Comparer les deux versions constitue un loisir assez distrayant, notamment le fait de décortiquer les différents procédés comiques employés dans chacune d'entre elles .Dans l'original, la plante est bien moins loquace, et nulle explication n'est donnée quant à sa provenance, contrairement à la version de 1986... Là où l'humour du remake tient pour beaucoup sur son rythme endiablé, les passages musicaux appuyant l'aspect satirique de son monde de même que sa cruauté, l'original préfère jouer sur l'aspect farfelu du pitch de départ, sur le comique de situation et sur une brochette de personnages hauts-en-couleur. En revanche, et assez surprenamment, la fin du film de 1960 est beaucoup plus ironique et sombre que celle de l'autre version.
Ensuite, car ce film est issu de l'écurie "Roger Corman", spécialisé dans les long-métrages a très petits budget, et réalisés en des temps records. En l'occurrence, "la petite boutique..." peut se targuer d'avoir été réalisé en deux jours et une nuit, pour la bonne et unique raison que Corman voulait rentabiliser les décors de son précédent film avant leur destruction. De ce fait, le cinéaste laisse toute latitude aux acteurs, leur permettant de déployer leur talent d'improvisation avec une inventivité constante, pour que les scènes soient le plus vite bouclées. Il se dégage une ambiance atypique, que vient amplifier l'usage du noir et blanc (influant sur le coté rétro, avec ses acteurs en surjeu et ses décors minimalistes). Les fans de série B ne peuvent qu'être comblés!
Enfin, pour découvrir Jack Nicholson dans une scène désopilante de visite chez le dentiste. (Voir Nicholson jouer le client sadomasochiste qui en redemande n'a pas de prix).