-Les hommes sont lâches, égoïstes et immatures.- La femme est l'égal de l'homme...

Les hommes sont lâches, égoïstes et immatures.- La femme est l'égal de l'homme...

Je me suis posé la question : par quel fâcheux concours de circonstance Philippe Faucon qui réalise de temps à autre un film comme l'abeille butine les fleurs en été, s'est-il décidé la soixantaine venue à ressusciter ce fait divers des années cinquante qu'il n'a pas vécu... D'autant que rien ne vient lui en rappeler cette Afrique du Nord natale qui a déjà été sa source d'inspiration ?
Aussi incongru que cette "affaire Daval" récente, dont certaines chaînes perverses, mercantiles et racoleuses se sont acharnées à analyser les poubelles comme de vulgaires paparazzi...
Alors que peu de temps après, le silence TV était quasi de rigueur pour la matrone indigne ayant martyrisé sa si jolie et innocente petite fille dont le visage lui rappelait le père ! Les sources de réations médiatiques restent pour moi un grand mystère ...
Nous voici donc revenus au temps de l'après-guerre où la Presse allait pouvoir se déchaîner et répandre son fiel sur autre chose que la seconde guerre mondiale et valses-hésitations de la reprise..
En l'occurrence une femme pseudo "libérée" , ou trop en avance sur son temps et le MLF, tue son type en 1950...
Voila au départ une idée de scénario dont le contexte aurait pu faire saliver, que ce soit derrière un grand ou petit (enfin, petit de moins en moins)...
A partir de là, deux options : où on se sert du thème général pour respecter la vérité historique, ou on brode pour le romancer et tout est permis. De ce point de vue, le documentaire sur Pauline l'assassine (le néologisme caricatural est voulu) qui succédait à ce navet était bien meilleur et réduit lui à 60 mn sans pub tapageuse...
Pas très difficile du reste de laire mieux : le film lui étant d'une platitude incroyable ! Trop de verbiages inutiles: on se croirait à un débat à la TV avec Salamé... Trop de séquences interminables autant qu'inutiles ou superflues : aurait-on cherché à tuer le temps plus que l'amant de Pauline ?...
Bref, ça s'éternise, ça traîne en longueur, et on ne se demande même pas comment ça va se terminer puisque le réalisateur n'arrive même pas à susciter notre empathie pour quelque personnage que ce soit...
Récit aussi plat qu'une mer étale les mouettes en plus, rapport au déluge de dialogues stériles.
Pour achever le téléspectateur, le casting est misérabiliste et se compose de sociétaires habituels de la télévision du service public : Lucas joue faux comme d'habitude et comme ce n'est pas possible ! On aurait choisi Maïté tordant le cou à une dinde, que c'eut été plus crédible... Elle échoue magistralement à entrer dans la peau de la vraie Pauline et jouerait de la même manière la mère Thénardier que Marie Besnard...
A des années lumières de la composition qu'auraient ou faire des Huppert, Moreau ou autres tragédiennes...
Exception faite de Noguerra et Dell, rompus à jouer tout et n'importe quoi et à nous y faire croire, et qui font ce qu'ils peuvent, ça sonne faux de partout... Film bâclé, et dévoilant le peu de recherche historique : quoiqu'en dise le verdict du film, à l'époque la possibilité de faire appel n'existait pas...
Reste la plaidoirie célèbre de Me Floriot et son accusation terrible pour Pauline (en même temps qu'un admirable trait d'esprit): "il n'y a décidément que vos assassinats que vous réussissez ?"
Que cherchait donc à réussir Faucon ?
France 2 le 01.02.2021- TV5 Monde le 19.09.2023-22.11.2023-