#metoo

1976 est une grosse année pour Jodie Foster, qui fête ses 13 ans. Cinq films au compteur cette année-là, alternant notamment entre le choc Taxi Driver, la comédie Disney Un Vendredi dingue, dingue, dingue et cette adaptation du roman "La Petite Fille au bout du chemin" de Laird Koenig, qui signe ici le scénario. Réalisé par Nicolas Gessner (Quelqu'un derrière la porte), le long-métrage suit la vie d'une gamine indépendante dans une petite bourgade du Maine et ses déboires avec le monde des adultes qui veut l'empêcher malgré lui de grandir.

La Petite Fille au bout du chemin est pour le moins un long-métrage déroutant sur plusieurs aspects mais arrive par miracle à demeurer intéressant. Ce n'est certainement pas grâce à sa mise en scène incroyablement plate, oscillant entre la pièce de théâtre filmée et le feuilleton télévisé, ni son rythme lancinant et encore moins la gestion de sa musique. Les points forts résident donc dans l'interprétation particulièrement adulte de Jodie Foster, accompagnée du glaçant Martin Sheen et du jeune Scott Jacoby. Sans réel début ni réelle fin, le film tend en premier lieu vers le thriller à suspense dont le rebondissement arrive finalement assez rapidement, faisant ainsi l'effet d'un pétard mouillé.

La suite devient clairement un étrange coming of age où la volonté d'émancipation d'une gamine débrouillarde au passé trouble va devenir le cœur du métrage. Bien peu maîtrisé, assez mal écrit en dépit des dialogues soutenus des jeunes acteurs, n'arrivant jamais vraiment à se poser sur un thème bien précis et l'exploiter à bon escient, La Petite Fille au bout du chemin reste une curiosité certes captivante mais bourrée de défauts, qui vaut principalement pour la performance de Foster et cette étrange atmosphère lugubre qui plane au-dessus du film, mélange de pédophilie toute en retenue et de romance adolescente poignante.