45 notes pour la mignonne Jodie Foster et le badass Martin Sheen, il s’agit tout simplement d’une ineptie. C’est le terme, sorti la même année que Taxi Driver, une chance beaucoup plus importante y est laissée à Miss Foster pour qu’elle puisse exercer son talent avec toute l’ampleur et la souplesse que lui procure le réalisateur grâce à ce rôle. En petite fille maligne et insolente, à croquer, elle joue de son sourire ravageur et de ses beaux yeux pour rendre Martin zinzin.

Mais arrêtons immédiatement ce futile blabla avant que cette critique ne se transforme en une interminable lettre d’amour. Ce qui marque dans La Petite Fille au bout du chemin, c’est cette histoire un peu folle de l’autarcie quasi-totale d’une hippie en devenir, l’histoire d’une satisfaisante solitude brisée par une propriétaire intéressée mais en rien intéressante. L’insolente politesse anglaise agace l’ennemi mais réjouit le spectateur, puis, gorgées de thé après gorgées de thé, le romantique magicien Mario Podestra.

L’intrigue se déroule dans une dimension horrifique restant très limitée (le film est pourtant lauréat du Saturn Award du meilleur film d’horreur), je parlerais plutôt de suspense teinté d’une pointe de comédie dans la situation. Gessner profite avec intelligence du charme de son personnage principal pour faire avancer l’action à coup de doux regards, tout est excusé à la jeune Rynn qui ment pourtant à l’évidence comme une arracheuse de dents.

On pourrait cependant reprocher au réalisateur une façon de filmer qui ferait presque penser à une de ces séries américaines où retentissent ces insupportables boite à rire sur certains plans en début de film. La seconde chose qui m’a titillé mais qui ne gênera peut-être pas tout le monde est une fin là où on ne l’attend pas, ne montrant rien mais ne laissant aucun doute, elle donne l’impression d’une conclusion faite à la va-vite par manque de temps, efficace mais décevante. Enfin, la grande tristesse de Rynn quand intervient en fin de film un bouleversement improbable est selon moi un épisode dont on aurait pu se passer. Un petit bémol qui ne dégrade en rien la qualité de l’ensemble, un ensemble que je tiens absolument à vous faire partager, ne laissez pas ce film aux oubliettes ou je vous casse une dent de devant.
Deleuze
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le 4 nov. 2013

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