Qu'il est bon de voir ce film à une époque où les distributeurs sont un peu embarrassés de sortir des films qui comportent des 'blackface' (quand un acteur blanc se grime en noir) ; heureusement, pour ce qui est des asiatiques bridés, il n'y a pas encore eu de scandale, donc on peut encore espérer en voir et en rire. En plus ce film est quand même sacrément raciste puisqu'à la fin, le héros américain déclare que le héros japonais est un vrai américain, plus américain que certains américains. Bon, moi ça me dérange pas, ça me fait marrer, et je suis ouvert, mais le jour où il sera considéré comme raciste de se moquer des asiatiques bridés, ce film va prendre cher. À condition de se souvenir de son existence. Parce que "La petite maison de thé", c'est pas "Autant en emporte le vent" non plus. Mais ça se regarde.
L'intrigue est amusante ; le scénario comporte des scènes intéressantes, bien développées, le plus souvent sur le ton de l'humour. Les personnages sont sympas, même si c'est très caricatural, mais le caricatural, ça a du bon, surtout dans une comédie. Les conflits sont corrects, les résolutions aussi.
La mise en scène est plutôt agréable grâce à une photographie soignée, des décors et des couleurs sympas. Le découpage est moins inspiré, c'est assez théâtral : les acteurs au milieu du plan, avec beaucoup d'espace pour jouer, un montage un peu mou. L'on pourra rire de certaines chutes de rythme et du cabotinage de Ford quand il fait son mal-à-l'aise ; et puis il y a ce bon vieux Brando qui a tellement l'air sûr de lui pour imiter un japonais alors qu'il est incapable de faire oublier ses origines américaines qu'on ne peut que le respecter.
Bref, amusant, parfois malgré lui, amis amusant quand même.