La Petite Sirène
6.4
La Petite Sirène

Long-métrage d'animation de John Musker et Ron Clements (1989)

♫Je sais très bien... Pourquoi je t'aime♫

Mon voyage dans le temps à travers l'histoire des grands classiques Disney me conduit enfin à ce nouvel âge d'or, cette cristallisation de l'esprit du studio qui lui a permis de survivre et de s'imposer à nouveau comme leader incontestable dans le monde de l'animation familiale.
Étant née en 1985, c'est aussi l'époque qui m'a naturellement le plus marquée et ma référence dans ce qui constitue l'essence d'un Disney.


Sans l'ombre d'un doute et la moindre trace de cynisme, j''aime profondément ce film.
Peu importe tous les commentaires misogynes qu'on peut m'avancer sur le comportement d'Ariel, je n'y vois que grâce, force et beauté.


L'animation et le monde qui nous est dévoilé n'est qu'enchantement pour les yeux. Les couleurs de l'océan, les lumières de la ville des hommes, les petites bulles autour des habitants de la mer, la fluidité de l'animation de nage, le mouvement de l'eau... Simplement superbe à un niveau artistique. Un style, simple, expressif et humain, qui permet d'intégrer toutes sortes de variations d'arrières-plans et d'ambiance, et qui perdurera sur nombre de projets du studio jusqu'à l'arrivée de la 3D.


L'histoire me porte à chaque fois, dans sa fluidité et son rythme, alternant parfaitement moments calmes et tensions. Car de la tension, il y en a beaucoup entre les personnages. Ariel vit avec les défauts et l'insouciance de la jeunesse, mais elle a surtout beaucoup de caractère à revendre. Certes, elle prend des décisions sur un coup de tête, mais elle se donne de la peine, elle fait tout pour vivre son rêve, pour vivre sa vie de son mieux et atteindre ses objectifs.
Ce qui la distingue, ce n'est pas l'insouciance qu'on lui reproche souvent.
Non, sa force réside dans sa passion pour la découverte, pour voir au-delà de ce qu'elle connaît et apprendre le plus de choses possibles. Son goût pour la vie, tout simplement.
Certes, cela lui attire des ennuis, mais je suis persuadée qu'elle pense que ce sont des difficultés qui valent la peine d'être confrontées, pour toutes les merveilles qui se trouvent au bout du chemin.
Tout cela pour dire que je n'ai qu'affection pour cette princesse, affection qui a même grandie avec ce récent visionnage.


J'aime ce film, qui n'est que moments forts et émotions. La tempête en mer m'a encore plus impressionnée qu'à l'époque; les moments romantiques ont de l'enjeu au-delà du simple amour; le combat final titanesque est plein de fureur et terreur; les moments tendres entre les le prince et la princesse nous laissent le temps de les voir interagir et d'apprendre à se connaître, sans que leur amour aille de soi. Chacun fait des efforts de son côté, et chacun est à la recherche de l'autre, à se croiser sans se reconnaître pour l'un et sans pouvoir se faire comprendre pour l'autre.
J'ai simplement énormément aimé voir ce couple prendre le temps de se former, au-delà du coup de foudre initial.


Néanmoins, au-delà de toute considérations affectives, ce qui fait constitue vraiment le coeur de cet âge d'or de Disney et qui fait résonner mon âme, ce sont les chansons et la mise en scène musicale.
"Partir là-bas", interprétée par la voix magnifique de Claire Guyot, fait partie de mes chansons préférées de tous les temps. Je connais les paroles par coeur, ainsi que le rythme et la chorégraphie. Chaque fois que je l'entends, je me retrouve sous la mer, à rêver d'un monde meilleur et de trouver le courage de m'y rendre. J'aime la version chantée ainsi que la version instrumentale, qui fait ressentir cette même note d'espoir un peu désespérée et d'émerveillement, qui nous enveloppe et nous emporte.
Si jusqu'ici j'aimais toujours beaucoup les chansons dans les Disney, elles manquaient d'un côté organique viable au-delà du contexte du film, qui semblaient exister seulement dans un monde fermé et surtout, qui manquaient d'ampleur et surtout d'une vraie émotion vibrante, qui nous faisait vraiment ressentir les émotions des personnages.


Si la chanson d'Ariel me donne de l'espoir, la chanson d'Ursula me fascine autant à un autre niveau. Alternant entre les phases chantées et les phases parlées, voilà une chanson qui glace le sang par son côté visuel, son rythme et les intentions clairement énoncées de la sorcière, qui ne cache pas ses mauvaises intentions tout en se posant comme une personne qui essaie juste d'aider. Un vrai démon dans le sens manipulateur du terme et à la rancoeur tenace.
On n'oubliera pas non plus "Sous l'océan" bien sûr, qui vaut surtout pour son énergie et son dynamisme, ainsi que "Embrasse-la", tendre mais plein de tension à cause des enjeux du baiser.


Si toutes les chansons ne sont pas égales dans leur impact, ce premier classique du renouveau de Disney lance définitivement le studio sur la voie de l'immortalité.


Pour toutes ces raisons, pour toutes les émotions que cette oeuvre continue de me procurer, "La Petite Sirène" se place sans conteste très haut dans mes films de coeur qui ont façonné mon amour indéfectible pour la musique et le cinéma.

Créée

le 21 oct. 2019

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Therru_babayaga

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