Le tumultueux passage à vide des années 80 a eu l'effet d'un coup de fouet pour les studios Disney qui, en 1989, se voit offrir une véritable résurrection avec le retour du conte européen adapté au cinéma. Réalisé par les deux auteurs de Basil Détective privé, John Musker et Ron Clements, La Petite Sirène s'avère être le premier (et unique) conte d'Andersen à être adapté par le firme aux grandes oreilles.
Remodifiant allégrement la trame alors tragique de l'histoire originale, les deux metteurs en scène parviennent à nous éblouir avec une réalisation époustouflante et un scénario finalement féérique. Cela faisait trente ans depuis La Belle au Bois Dormant que Disney ne s'était pas intéressé au schéma classique du conte de fée mettant en scène une princesse et une méchante sorcière. Le pari était osé, il est ici réussi : l'univers marin peuplé de sirènes et d'animaux aquatiques nous transporte dans un monde merveilleux inoubliable.
Ajoutant ce qu'il faut de romance, d'aventure et de magie pour combler petits et grands, La Petite Sirène arrive sans peine à entrer au diapason des meilleurs Classiques d'animation Disney. Il faut dire que la qualité inouïe d'animation, la présence de personnages colorés attachants et des chansons inoubliables contribuent grandement à la réussite du film. Ainsi, personne n'oubliera les facéties de Polochon le poisson peureux, de Sébastien le crabe antillais, d'Eurêka la mouette farfelue ni l'imposante "prestation" d'Ursula la sorcière des mers, aussi effrayante que décomplexée.
Ariel campe quant à elle l'une des plus mémorables princesses Disney, naïve et insouciante mais également courageuse et téméraire, portant le dessin animé sur ses épaules. Au final, porté par une réalisation novatrice, des chansons mémorables ("Sous l'océan" obtint Oscar de la meilleure chanson originale) et un scénario aussi épique que romantique, La Petite Sirène redore efficacement le blason d'une franchise alors en bas de la pente.