La vérité est une prison.
Le film raconte un grand mensonge d'amour ; celui d'une femme (Claire) au passé étrange, vaguement prostituée, qui n'arrive pas à échapper à son passé, et qui n'arrive pas à concrétiser son amour avec un jeune photographe (Ferdinand).
Serge Korber, que l'on connait pour ses films avec Louis de Funès, signe une très jolie histoire d'amour contrariée et composée comme un élastique ; à chaque fois que le malheur semble partir, il revient à la gueule du jeune couple. Un coup, c'est à cause du passé de kleptomane de Claire, soit c'est à cause de son souteneur (joué par Robert Hossein), ou alors c'est leurs métiers respectifs qui les éloigne un peu plus (elle devient danseuse, et lui est photographe).
Orné de très beaux dialogues de Michel Audiard, le film propose de très bons acteurs comme Jacques Perrin, Dany Carrel, Robert Hossein, le 745e rôle de Robert Dalban, et une composition cabotinesque de Pierre Brasseur, qui a l'air d'être dans un autre film.
Le passé est un thème qui parcourt constamment le film, bouchant systématiquement la voie du futur, avec un mariage presque de circonstance, mais l'avenir s'annonce sombre. D'ailleurs, le film propose une fin plutôt ouverte à laquelle s'ajoute la voix off du personnage joué par Jacques Perrin.
J'aime bien ces films d'amours contrariés, et surtout, de découvrir une veine plus romantique de Michel Audiard, qui avait poussé la Gaumont à prendre Serge Korber pour ce film. Et la surprise fut bien là, et aussi le plaisir de revoir Dany Carrel, plus belle que jamais.