Tirer d'abord. Ne pas poser de questions.

Malgré les similitudes entre les titres, "Paura in città" n'est pas du tout une reprise italienne de "Peur sur la ville", sorti l'année précédente. C'est un poliziottesco assez standard. Un dangereux criminel s'évade de prison. Les forces de l'ordre font alors appel à un commissaire mis au placard connu pour sa brutalité.

On retrouve ainsi l'archétype du flic intègre et dur à cuire à la gâchette facile, qui ferait passer "Dirty Harry" pour un saint. Interprété par Maurizio Merli et sa moustache, tout deux grand habitués du poliziottesco. Il est ici particulièrement cocasse de voir sa hiérarchie le sermonner en lui rappelant d'entrée les règles, quand ils savent à qui ils ont affaire, et qu'ils savent que la femme et la fille de notre héros ont été jadis exécutées par le criminel qu'il traque !

La première partie divertit plutôt bien. Des règlements de compte expéditifs. Une poursuite à moto bien exécutée. Une résolution bien calibrée de braquage de banque. J'ai vraiment cru avoir affaire à une pépite cachée du poliziottesco. Malheureusement le soufflet retombe dans la partie centrale, longuette.

Ca partait sans doute d'une bonne intention, de vouloir développer le protagoniste et son amourette avec une femme liée à l'affaire (Silvia Dionisio, qui se dénudera évidemment, cinéma italien des 70's oblige). Mais c'est assez mou. D'autant plus que je suis déçu de voir Raymond Pellegrin jouer le grand méchant mais n'apparaître que pour quelques scènes. Idem pour James Mason (!) en supérieur qui passe son temps en costard assis à son bureau (je soupçonne qu'il a tourné ses scènes en quelques jours...).

Le final est un peu plus relevé tout de même. A l'arrivée, "Paura in città" est loin d'être un mauvais film. Mais question poliziottesco il y a plus original et plus divertissant.