Une perverse mélodie
Erika, femme proche de la quarantaine, est l’archétype de la vieille fille bourgeoise qui s’effondre jours après jours. Professeur de piano, endimanchée de manière sobrement terne avec un long...
Par
le 26 janv. 2015
56 j'aime
3
L'habituelle (et plaisante parce que grinçante) critique millimétrée des pulsions perverses de la grande bourgeoisie vire à mi-parcours au spectacle voyeur et grand-guignolesque, lorsque Haneke aborde de front et enfin sans tortiller son sujet.
Les rires alors provoqués dans le public ne sont plus ceux grimaçants d'une frustration refoulée mais des rires francs face à un sadisme ridicule qui lorgne vers le théâtre de boulevard et dont seul Benoît Magimel semble conscient.
Mais la bouée qu'est pour les spectateurs son personnage, seule instance apparemment stable du film, se crève vite.
Nulle rustine alors nous sauver.
Ne reste plus qu'Isabelle Huppert, sur le visage faussement impassible de laquelle passent un défilé subtil d'émotions et la grâce presque bouleversante de son personnage malade et blessée, pour nous sauver d'un Haneke fidèle à lui-même : certain de son génie auto-proclamé, maître de ses effets, tendant, comme toujours, un miroir mal placé au spectateur, qui aura, plus intelligent que lui, tôt fait de le retourner pour faire apparaître en creux de son personnage principal le reflet de son alter-ego, control freak, vicieux et malade.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2001, Les meilleurs films avec Isabelle Huppert, Les meilleurs films avec Benoît Magimel, Les meilleurs films de Michael Haneke et Journal cinéphile 2024
Créée
le 17 oct. 2024
Critique lue 18 fois
D'autres avis sur La Pianiste
Erika, femme proche de la quarantaine, est l’archétype de la vieille fille bourgeoise qui s’effondre jours après jours. Professeur de piano, endimanchée de manière sobrement terne avec un long...
Par
le 26 janv. 2015
56 j'aime
3
... disait Deleuze. La pianiste organise cette orgie impuissante de méchanceté et de perversité, derniers tristes pouvoirs de deux faux complices qui avaient cru pouvoir s'approcher sur les chemins...
Par
le 10 avr. 2011
40 j'aime
7
Isabelle Huppert dans le role d'Isabelle Huppert: je reste froide et glaciale, parce que si je souris, je vais péter mon lifting à 20 000 euros. Huppert se touche, oui mais Huppert ne peut pas se...
Par
le 16 janv. 2012
39 j'aime
8
Du même critique
Il y a au départ la petite histoire qui donne son origine cocasse au film : la rencontre, tumultueuse pour le moins, de François Ruffin avec Sarah Saldmann, chroniqueuse sans grande finesse du...
le 2 oct. 2024
25 j'aime
La Nuit où Laurier Gaudreault s'est réveillé est probablement l'œuvre la plus dure et la plus mure de Xavier Dolan, construite comme une compilation presque étouffante de tous ses thèmes, de toutes...
le 21 févr. 2023
19 j'aime
2
Film emblématique d'une génération, The Blues Brothers n'a pas réussi à me convaincre. En tous cas pas totalement. Certes je n'ai pas passé un mauvais moment, j'ai même ri franchement à certains...
le 29 déc. 2015
18 j'aime