La petite troupe de Robert Guédiguian change peu, au gré d'une filmographie cohérente. Dans La pie voleuse, il faut cependant noter la première apparition, marquante, de Marilou Aussilloux et apprécier le dernier rôle de Jacques Boudet, fidèle parmi les fidèles, décédé en juillet dernier. Le réalisateur marseillais dit avoir voulu revenir à un cinéma plus "spontané" , ce qui n'est pas forcément évident, étant donné la mécanique d'un scénario, agencé de manière implacable et peut-être un poil convenue. Comme d'habitude, Guédiguian montre une grande tendresse pour ses personnages et pour sa ville natale mais l'humour y est assez peu présent, cette fois, remplacé par une certaine forme d'amertume, lié sans doute au poids de l'âge qui commence à se faire cruellement sentir. Une auxiliaire de vie (de vice ?) est d'ailleurs au centre de l'intrigue de La pie voleuse, loin d'être irréprochable dans ses actes mais c'est pour la bonne cause et la légalité ne rejoint pas toujours la légitimité, n'est-ce pas ? Le côté choral du film fonctionne bien mais il y a nécessairement un ou deux sous-récits qui paraissent un peu superflus et ils concernent davantage les plus jeunes personnages, preuve sans doute que le cinéaste est plus pertinent, dès lors qu'il s'intéresse aux plus âgés de ses protagonistes.