Collapsologie
Ames nobles, pures et délicates, passez votre chemin. Le texte qui suit est mercantiliste, machiste et cynique. J'ai vu ce film il y a longtemps. Il m'a semblé fade et m'a laissé très peu de...
Par
le 22 sept. 2019
27 j'aime
37
Venu en Thaïlande en quête de vraies émotions et de sensations fortes, Richard (Leonardo DiCaprio) peine à trouver autre chose que la monotonie des circuits touristiques qu'on lui propose. Alors qu'il décide de s'installer dans un hôtel miteux, loin des Occidentaux sans originalité, il croise le chemin d'un illuminé (Robert Carlyle) qui lui parle d'une île paradisiaque où toute une communauté vit cachée de la société. Le lendemain, il trouve une carte indiquant supposément la direction de l’île près du corps inanimé de l'inconnu. Il décide alors de s'y rendre, accompagné de Françoise (Virginie Ledoyen) et d'Étienne (Guillaume Canet), un couple de Français qu'il vient de rencontrer. Les évènements qui s'ensuivront ne laisseront aucun d'entre eux indemne...
Sur l'île, les protagonistes font la rencontre d'une communauté. Des habitants de toutes les régions du globe qui ont décidé de vivre dans le secret selon un mode de vie simple et authentique: pêche, musique, cannabis... Une sorte de groupement hippie, qui vit en autarcie, loin de l'agitation du monde extérieur.
Danny Boyle semble prendre un malin plaisir à dénoncer l'absurdité du monde contemporain en idéalisant une vie traditionnelle et pure, ou l'on prend le temps d'apprécier les plaisirs simples. Et ça marche ! Qui n'a pas rêvé de rejoindre cette joyeuse troupe en découvrant ce film ? Mais comme d'habitude, les choses ne sont jamais ce qu'elles semblent être dans les réalisations de Boyle...
La première partie du film est utopique. Des hommes unis et solidaires, du sable fin, des plantations infinies de weed et un groupe d'îles au moins aussi bucolique que l'île de Porco Rosso. Mais l'île et ses occupants montreront bien vite des côtés plus sombres et oppressants. La deuxième moitié du film est quant à elle dystopique et met en scène les pires instincts primaires de l'homme:
-Sa faiblesse et sa couardise : Pourquoi se préoccuper d'un blessé qui gémit de douleur? Il n'a pas su choisir entre la vie et la mort, et ne mérite que d'être abandonné dans la forêt, loin des yeux et des oreilles de tous !
-L'immoralité la plus totale : Pour préserver un secret, ils sont prêts à laisser mourir de la gangrène un malheureux plutôt que de l'amener voir un médecin, et risquer de se compromettre.
-La folie et le retour à l'état sauvage : L'isolement, le ressenti et la peur ramènent l'homme à ses instincts primaire. Tuer pour ne pas se compromettre, la paranoïa et la peur du démon en chaque homme.
Danny Boyle nous montre que l'homme est influençable et faible, et l'humanité comme on l'entend de nos jours n'est qu'une façade qui se brise aux premières difficultés éprouvées.
Le principal intérêt du film, même si la forme et le scénario sont intelligents, est de traiter de questions passionnantes en stimulant l'esprit du spectateur: Jusqu'où peut-on aller pour préserver nos intérêts propres? Qu'est-ce que le bonheur véritable ? Jusqu'à quel prix peut-on réaliser nos envies ? Quelle est la vrai nature de l'homme ?
Le film ne donne pas de réponses, ne prend pas parti et agit plutôt comme un catalyseur destiné à nous amener à la réflexion !!!
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les films aux meilleures bandes originales, Les meilleurs films avec Leonardo DiCaprio, Les meilleurs films de Danny Boyle et Les meilleurs films avec Tilda Swinton
Créée
le 22 sept. 2018
Critique lue 3.2K fois
16 j'aime
D'autres avis sur La Plage
Ames nobles, pures et délicates, passez votre chemin. Le texte qui suit est mercantiliste, machiste et cynique. J'ai vu ce film il y a longtemps. Il m'a semblé fade et m'a laissé très peu de...
Par
le 22 sept. 2019
27 j'aime
37
La plage. De grandes dunes de sable. Un soleil de feu. De l’eau bleue à perte de vue. Et puis l’Homme. La plage au cinéma est un lieu qui matérialise rapidement toute sa complexité, et qui de par son...
Par
le 12 juil. 2019
23 j'aime
3
Original. Sans doute le mot le plus adéquate pour exprimer "La Plage". Quatre ans après avoir réalisé "Transpotting", Danny Boyle reste fidèle à son mode de réalisation, mélange de scène sur-vitaminé...
le 3 juil. 2013
18 j'aime
1
Du même critique
L’espoir est un leurre, prévient Max (Tom Hardy ), version boursouflée et désabusée du Max jadis interprété par Mel Gibson. Sans doute cette formule pourrait-elle résumer à elle seule Mad Max : Fury...
Par
le 15 mai 2015
18 j'aime
2
Encore une fois, le monde s'écroule, dévasté par des extraterrestres ! Les grosses productions américaines ont la mauvaise habitude de se répéter, mais celle-ci fait de la redite son atout. Envoyé...
Par
le 12 févr. 2023
17 j'aime
13
La ville est sous tension, proie d'attentats, soumise à la surveillance policière. Les trains y sont lapidés par de pauvres errants. A peine franchie la barrière des faubourgs s'impose le spectacle...
Par
le 20 sept. 2015
17 j'aime
2