Le paradis est inconcevable avec l'humanité à son bord !!!

Venu en Thaïlande en quête de vraies émotions et de sensations fortes, Richard (Leonardo DiCaprio) peine à trouver autre chose que la monotonie des circuits touristiques qu'on lui propose. Alors qu'il décide de s'installer dans un hôtel miteux, loin des Occidentaux sans originalité, il croise le chemin d'un illuminé (Robert Carlyle) qui lui parle d'une île paradisiaque où toute une communauté vit cachée de la société. Le lendemain, il trouve une carte indiquant supposément la direction de l’île près du corps inanimé de l'inconnu. Il décide alors de s'y rendre, accompagné de Françoise (Virginie Ledoyen) et d'Étienne (Guillaume Canet), un couple de Français qu'il vient de rencontrer. Les évènements qui s'ensuivront ne laisseront aucun d'entre eux indemne...



Le mythe du bon sauvage



Sur l'île, les protagonistes font la rencontre d'une communauté. Des habitants de toutes les régions du globe qui ont décidé de vivre dans le secret selon un mode de vie simple et authentique: pêche, musique, cannabis... Une sorte de groupement hippie, qui vit en autarcie, loin de l'agitation du monde extérieur.


Danny Boyle semble prendre un malin plaisir à dénoncer l'absurdité du monde contemporain en idéalisant une vie traditionnelle et pure, ou l'on prend le temps d'apprécier les plaisirs simples. Et ça marche ! Qui n'a pas rêvé de rejoindre cette joyeuse troupe en découvrant ce film ? Mais comme d'habitude, les choses ne sont jamais ce qu'elles semblent être dans les réalisations de Boyle...



L'homme cruel par nature



La première partie du film est utopique. Des hommes unis et solidaires, du sable fin, des plantations infinies de weed et un groupe d'îles au moins aussi bucolique que l'île de Porco Rosso. Mais l'île et ses occupants montreront bien vite des côtés plus sombres et oppressants. La deuxième moitié du film est quant à elle dystopique et met en scène les pires instincts primaires de l'homme:


-Sa faiblesse et sa couardise : Pourquoi se préoccuper d'un blessé qui gémit de douleur? Il n'a pas su choisir entre la vie et la mort, et ne mérite que d'être abandonné dans la forêt, loin des yeux et des oreilles de tous !


-L'immoralité la plus totale : Pour préserver un secret, ils sont prêts à laisser mourir de la gangrène un malheureux plutôt que de l'amener voir un médecin, et risquer de se compromettre.


-La folie et le retour à l'état sauvage : L'isolement, le ressenti et la peur ramènent l'homme à ses instincts primaire. Tuer pour ne pas se compromettre, la paranoïa et la peur du démon en chaque homme.


Danny Boyle nous montre que l'homme est influençable et faible, et l'humanité comme on l'entend de nos jours n'est qu'une façade qui se brise aux premières difficultés éprouvées.


Le principal intérêt du film, même si la forme et le scénario sont intelligents, est de traiter de questions passionnantes en stimulant l'esprit du spectateur: Jusqu'où peut-on aller pour préserver nos intérêts propres? Qu'est-ce que le bonheur véritable ? Jusqu'à quel prix peut-on réaliser nos envies ? Quelle est la vrai nature de l'homme ?


Le film ne donne pas de réponses, ne prend pas parti et agit plutôt comme un catalyseur destiné à nous amener à la réflexion !!!

Créée

le 22 sept. 2018

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16 j'aime

Yoann_Carré

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