L’espoir est un leurre, prévient Max (Tom Hardy ), version boursouflée et désabusée du Max jadis interprété par Mel Gibson. Sans doute cette formule pourrait-elle résumer à elle seule Mad Max : Fury Road. Avec ses couleurs en nuances d’ocre, de gris et de bleu, toutes les scènes de ce quatrième volet ne cessent d’affirmer que la croyance en un monde meilleur n’est qu’une illusion...
Loin d’être indigeste, le cocktail est une réussite totale. Car ce qui différencie probablement le long métrage des grosses productions contemporaines ( outre ses paysages, ses bolides hyper-customisé et ses costumes ahurissants ) sont ses chocs vertigineux. Parce que rien ici ou presque n’est travesti par des images de synthèse, le réel est donné à voir dans toute sa rugosité et sa tangibilité. D’où ces accidents prodigieux. Dommage toutefois que la musique composée par Junkie XL, qui lorgne parfois un peu trop sur les facheuses habitudes d’Hans Zimmer, ne soit pas toujours à la hauteur. Mais il ne s’agit là que d’un détail infime....
Mad Max : Fury Road mélange aussi bien le western que le péplum tout en s’accaparant les codes du film d’action classique et se révèle presque inclassable. George Miller prouve à 70 ans qu’un vétéran du genre peut toujours parvenir à réinventer une saga avec brio ( n’en déplaise à Ridley Scott ! ). Avec ce volet où Max semble enfin parvenir à prendre le dessus sur ses pulsions et inhibitions, une chose est sûre : jamais le sable, le sang ni la fureur des moteurs n’auront été fusionnés avec un tel savoir-faire...
Hyper nerveux, visuellement stupéfiant, sans temps mort mais pas dénué d’émotion ni d’humour noir en n'omettant pas quelques clins d'oeil à la première trilogie, ce quatrième volet est une surprise complète pour les fans de la première heure et devrait sans mal convertir la nouvelle génération !!!