Le classique de la SF de 1968 peut dormir sur ses 2 oreilles, il est de toute façon indétrônable. Ce remake revisité par l'audace burtonienne, ça pouvait faire peur aux vieux fans comme moi de la version originelle qui possède une force et un dynamisme propres à son époque de réalisation, mais qui tient encore largement la route ; en fait, c'est pas tout à fait un remake puisque cette version raconte une histoire assez différente, seul le fond est à peu près le même. Burton livre une version plus sombre et parfois plus bestiale que son modèle, en se pliant aussi au produit de studio, car c'est un pur film de commande, où son style ne transparait qu'à de rares occasions, malgré un sujet capable de l'intéresser ; on y retrouve son interprète fétiche, Helena Bonham-Carter, mais on voit bien que c'est un film fait surtout pour les nouvelles générations qui n'ont pas vu l'original. Burton s'applique et obéit sagement au studio, mais cette version new look a peut-être trop misé sur le nom de son réalisateur, sur son casting haut de gamme, sur les masques de Rick Baker (qui ne sont pourtant pas si terribles que ça, mais qui avantagent nettement les "femelles"), et sur le jeu prodigieux de Tim Roth en singe cruel qui parvient à écraser ses partenaires simiesques. Tout ceci constitue au final un honnête divertissement, soigné et bien interprété.