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En 1963 Pierre Boule publie le roman de science-fiction philosophique La planète des singes. En 1968 Franklin Schaffner en réalise une magnifique adaptation cinématographique avec Charlton Heston qui rencontre un grand succès, tant immédiat que sur le long terme. Plusieurs suites, plus ou moins bonnes seront tournées par la suite.

Jusqu'à ce qu'on arrive en 2001. Année de l'Odyssée de l'espace, me diront certains ? Eh bien Tim Burton a l'idée saugrenue de faire sa propre adaptation du livre de Pierre Boule. Il vient deux ans plus tôt de réaliser son chef d'œuvre, Sleepy Hollow. Il semble en forme. Et puis la vision, l'univers de Tim Burton au service de cette œuvre, ça pourrait donner quelque chose de vraiment intéressant. Dès le générique, on est intrigué, la musique pourrait bien être de Dany Elfman. On découvre assez rapidement qu'il a engagé Mark Wahlberg dans le rôle qui échut jadis à Charlton Heston, et c'est là que les problèmes commencent véritablement. Wahlberg, il a la tête de l’états-unien de base, du Marines de base, c'est peut-être justement ça qu'ils recherchaient, il a aussi vraiment une tête de singe, c'est peut-être ça qu'ils recherchaient aussi. Certains me diront, dans ce cas pourquoi Burton n'a pas joué dans ce film avec la tête qu'il se tape ? Bref, c'est là que ça commence à sérieusement inquiéter. Et ce n'est pas le petit singe mignon envoyé dans l'espace tel la pauvre Laïka qui suffira à faire pencher la balance.

Là, où vraiment, mais alors vraiment on se dit que ça ne va pas le faire, c'est quand la poursuite dans la foret commence, car à ce moment là, on voit la tête des humains qui habitent sur la planète : Kris Kristofferson et sa fille Estella Warren, miss Bistouri : lèvres remplies de toxine de cochon et seins siliconés contenus dans un ensemble peau de bête digne de Tarzan. Mais ce n'est pas seulement que leur apparence est ridicule, que le casting est pourri de chez pourri : c'est que les humains parlent. C'est là l'erreur impardonnable. Sur cette planète, et c'est là tout l’intérêt, les humains ne parlent pas. Seuls les singes parlent. C'est pourquoi le personnage joué par Wahlberg va fasciner certains singes. Parce que autrement, franchement, qu'est-ce qui pourrait fasciner chez lui ?

Une fois compris cela, on a compris que l'intérêt philosophique majeur de l'œuvre sera délaissé au profit d'une intrigue des plus simplistes avec du vu et revu provoquant un ennui mêlé d'agacement. Quant à la touche de TIm Burton, elle est presque quasiment absente du film. C'est un film de commande tout à fait dispensable et qui ne parvient pas à la moyenne avec un beau 4/10. Bref, ruez-vous sur la version de 68 et laissez celle-là aux oubliettes de l'histoire des navets.

Hunkarbegendi
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le 13 juil. 2024

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