Récemment, j'ai bouclé la nouvelle trilogie de la saga de la Planète des Singes (j'en parlerai en profondeur dès que j'aurai mis à jour mes anciennes critiques. Spoiler : les 3 films sont géniaux , les 3 films ont des facilités scénaristiques un peu grossières et on est tous d'accord que cette saga fait partie de ces films aux titres V.F les plus nulles du cinéma). Du coup, je me suis dit que ce serait bien de critiquer le tout premier film, qui est le premier de l'une des plus anciennes sagas et l'un des films les plus cultes du cinéma. Et étant donné qu'il est toujours intéressant de se plonger vers les classiques et de savoir s'ils ont toujours la même pertinence et la même qualité que dans le temps, je me suis lancé dans la vision de ce film. Et au final, on a un métrage très intelligent mais qui, fallait s'en douter, a plus que mal vieilli.
Des mattes painting visibles mais c'est mieux que Flash Gordon
Oui, le film a assez mal vieilli de part ses décors et des mattes painting visibles. Mais autant être honnête, c'est très localisé. En effet, la mise en scène est certes fonctionnelle mais suffisamment bien fait pour qu'on a un film inscrit dans son temps mais toujours efficace. Du coup, la production design est très vintage et vraiment ancré dans les années 60. Et c'est le gros défaut du film. Le film est bon, pour un film de 1968. Mais maintenant, soit on accepte ce film comme un film de 1968, soit on le déteste parce qu'il s'agit d'un film de 1968. Et ce ne sont pas les maquillages, plutôt bien fait pour l'époque mais assez limite à l'heure actuelle (je n'ai pas dit mauvais, juste limite) qui vont aider (moi j'aime bien). Cela dit, ce qui est intéressant ce sont les personnages.
Charlton Heston contre les singes
George Taylor est joué par Charlton Heston, Monsieur film épique en personne (dommage qu'à la fin de sa vie il a joué le narrateur de Comme Chien et Chat et le père du général Thade dans le remake de Tim Burton, on y reviendra à ce film, croyez-moi). Il joue le rôle d'un astronaute qui essaye de comprendre la planète où ils sont tombés et décontenancés du faite que les hommes sont réduits en esclavages. Son existence va remettre en cause la société simiesque tout entière.
Roddy McDowall et Kim Hunter jouent les docteurs Cornélius et Zira, 2 chimpanzés humanoïdes qui se posent des questions sur la vraie nature du capitaine Taylor car il remet en cause toutes leur théorie sur la nature humaine considérée comme inférieur.
Ils sont opposés par Dr Zaius, ministre de la Science (Maurice Evans) à l'apparence d'un orang-outan humanoïde qui est très fermé et voit d'un mauvais œil l'existence de Taylor (et porteur d'un lourd secret) et est prêt à le condamner.
Linda Harrison (Nova) est grosso modo la love interest de Taylor, mais aussi la représentante de cette humanité exploitée dans la Planète des Singes.
Je ne parlerai pas des autres personnages qui n'ont aucun réel intérêt (enfin, dans le scénario). En effet, les personnages et la thématique ne s'articulent qu'entre ses 4 figures de personnage et le film les exploitent bien.
La découverte de son destin
Inutile de dire de quoi parle le film, vu que tout le monde a compris de quoi il parle, adapté du roman de Pierre Boulle. Le film prend quelques libertés par rapport au livre comme la fin qui est entièrement différente (Taylor ne repart pas de la Planète des Singes) et que la focalisation est interne c'est à dire, du point de vue du narrateur, là où le film est à la troisième personne. Autre chose très intéressante, le fait que les singes sont bien plus hostiles envers les hommes que dans le roman. Ce qui est bien car on a évidemment une réflexion sur l'esclavagisme, sur la nature humaine et s'il est un être sensible ou non.Chose qu'on a vu dans certains films qui critiquent ouvertement le racisme, les différents peuples ethniques ou plus simplement, les films qui parlent de la vrai nature des animaux, mais en prenant un homme au physique d’Apollon comme une personne jugée comme un sous-homme. Et je ne parlerai pas du twist (que les marketteux ont gâché avec la jaquette de DVD) qui est une fin couillue et pessimiste.
Film intelligent et début d'une saga
La planète des singes de 1968 est un très bon film qui a certes mal vieilli mais reste toujours efficace et pertinent. Après, 3 films le suivront afin de développer le l'univers, suivi d'une série en film live puis en film d'animation. Remaké en 2001 par Burton puis rebooter 10 ans plus tard, il reste un film vivement conseillé malgré les matte paintings et le coté vieillot.