La Planète des singes est un film de science-fiction ce qu'il y a de plus correct. Un voyage dans l'espace, une théorie quantique du temps, des reliques d'une ancienne civilisation et la rencontre d'une autre espèce intelligente. De plus, une problématique très intéressante est aussi bien présente: les astronautes quittent la Terre pour différentes raisons: gloire, immortalité, dégout de l'humanité, désir d'inconnu, etc.
Comme dans toute bonne œuvre de SF qui se respect, l'aspect prospectif et anticipateur doit être au rendez-vous. C'est ici le cas, bien entendu. Le parallélisme avec la société des Hommes est bien pensé: dogmatisme religieux et scientifique, conflit d'intérêts entre homme de religion et homme de science, grands procès obscurantistes, etc.
Ceci dit, la critique de la société humaine par les singes reste bien trop déconnectée du contexte socio-économique et historique. Ainsi, l'Homme est présenté comme étant destructeur et guerrier par essence. Cette ontologie omet la critique d'une société capitaliste et impérialiste qui est à l'origine de l'aliénation de l'Humanité et de l'inégalité parmi les hommes. C'est dommage que le film ne jette pas quelques indices de ce côté, d'autant plus que, fait intéressant, la société simiesque semble aussi se bâtir sur une société capitaliste et divisée en classe.