C'est reparti pour une nouvelle bouffée de nostalgie remixée à la sauce Z, cette fois 300 ans après les remarquables aventures du charismatique César. Les humains sont quasiment rayés de la carte, et figurez-vous que ça ne manque pas vraiment, parce qu'à l'image, les singes ont repris tous les attributs de ce qui rend le jeu des acteurs intéressant. Après, que les personnages soient blancs, noirs ou singes, ça ne change pas grand-chose, finalement, à l'expérience narrative. Ca pourrait être une leçon en soi, mais je ne le dis pas trop fort, après, les mâles Alpha américains vont entreprendre une nouvelle croisade pour tenter de tirer la couverture à eux... Bref, si votre insécurité vous taraude et vous pousse à vous prendre pour le centre de l'Univers, cette fiction n'est pas pour vous, parce que l'espèce humaine finit par en prendre pour son grade : technophile, égotique, cultivant sauvagement la séparation pour sauver sa petite peau glabre, elle est dépeinte ici comme l'origine de tous les problèmes du monde, et il est facile de ne pas trouver ça complètement extravagant. D'autant que le véritable héros de cette histoire d'initiation est un jeune singe peinant à tuer le père, donc affecté de problèmes freudiens, et précipité dans une quête dans laquelle il va devoir petit un puiser tout au fond de ses ressources petit deux remette complètement en question tout ce qu'il croyait certain. Un ado, quoi. Une histoire cousue main donc pour le public auquel le film s'adresse, mettant de gros moyens à la disposition de ses enjeux narratifs. Les rebondissements ne manquent pas de sel, et la morale finale, bien misanthrope, sent la panique qui doit légitimement s'emparer du pays d'origine de cette fiction au moment d'examiner sa façon de gérer son destin dans les urnes... Bref, un film dans l'air du temps, qui ne fait rien pour rassurer le spectateur et, comme beaucoup d'autres avant lui, s'échine à nous mettre en garde contre les écueils qui menacent encore et toujours notre frêle esquif d'espèce minuscule projetée à travers les grands espaces cosmiques. Il devient un peu tentant de conclure que ces avertissements ne servent vraiment à rien, mais bon, ça fait des films tout à fait honorables, qui soutiennent l'attention, notamment grâce à un travail d'acteur remarquable de la part des interprètes retouchés numériquement des protagonistes simiesques, tous impeccables. C'est déjà ça.