Une réussite tant au point de vue du scénario, original, que du point de vue visuel...
Tout à fait différent de ses prédécesseurs, "La Planète des Singes – Les Origines" est une réussite tant au point de vue scénaristique que visuel. Au menu : scènes touchantes et messages porteurs...
Le réalisateur Rupert Wyatt nous présente une nouvelle approche de "La Planète des Singes" engendrée par le roman de Pierre Boule (1963). Loin des acteurs maquillés en singes et du côté dramatique et science-fiction du premier film de Franklin J. Schaffner (1968), "La Planète des Singes – Les Origines" n'a aussi aucun point commun avec les suites de l'original (dénuées de grand intérêt) et encore moins avec le remake décevant de Tim Burton (2001).
Première nouveauté : les singes ne sont plus le fruit d'un maquillage élaboré, mais d'effets spéciaux ultra-sofistiqués. Aussi, après avoir prêté ses traits à Gollum (dans "Le Seigneur des Anneaux") et à King Kong, Andy Serkis incarne cette fois César, le personnage principal de l'histoire, soit un chimpanzé! Comme le titre du film l'indique, "La Planète des Singes – Les Origines" est un prequel du film original. On aurait pu s'attendre à une histoire des plus banales, mais le scénario de ce prequel s'avère plus qu'efficace...
Dès le début du film – qui est une référence au premier épisode, où les humains se faisaient traquer par les singes – la problématique est introduite: ici, ce sont les singes qui sont traqués par les humains. Parmi ces singes se trouve une femelle qui servira de cobaye pour des tests de soin contre l'Al-zheimer. A la suite d'un accident, elle se fera tuer, et le superviseur de ces recherches, Will (incarné par James Franco), recueillera le fils de cette chimpanzée, César. Will va se rendre compte que son remède est efficace contre l'alzheimer – raison pour laquelle il l'appliquera à son père atteint par la maladie – mais que, en plus de cela, le produit a également l'effet d'améliorer le Q.I. de l'individu qui l'absorbe.
Ainsi donc, ayant hérité de ce remède appliqué sur sa mère, César s'avère être un chimpanzé pas comme les autres. Il va grandir en compagnie de Will, de son père et d'une vétérinaire qui se lie à Will (Freida Pinto, vue dans "Slumdog Millionaire"). Seulement, un chimpanzé adulte représente une menace aux yeux du public. Aussi, suite à un accident, César sera enfermé avec d'autres singes et avec des conditions de vie pénibles (notons la remarquable performance de Tom Felton, le Drago Malefoy d'"Harry Potter", en gardien cruel). Avec ces autres singes – qui le rejettent au départ vu sa différence et son côté "civilisé" venant de Will – César finira par se révolter contre cette humanité qui emprisonne les singes et leur fait souffrir les pires atrocités. Son intention n'est pas de supprimer la race humaine, mais de lui infliger ce que eux, singes, ont du supporter.
Rarement a-t-on pu voir à l'écran des créatures créées digitalement susciter une telle émotion de notre part. Le film porte un regard très critique sur les humains qui empêchent la nature de suivre son cours, mais il est également une critique fort bien illustrée du racisme, tout comme l'était le film original à son époque. Le plus réussi dans le film est sans aucun doute le fait que l'on s'identifie tant au personnage de Will qu'à celui de César ! Le scénario non simpliste nous entraîne dans des scènes touchantes et magistrales, dont le merveilleux combat final sur le Golden Gate Bridge !