Un chimpanzé génial devant la caméra, un paresseux derrière...Mais...
-Mes attentes d'avant film : Ne peut faire pire que la mascarade de Tim Burton
-Le contexte : au ciné en 2011, au calme dans le canapé récemment
-Mon objectivité : 9/10
L'exercice était difficile. Tout ou presque a été dit, écrit, lu, dessiné ou filmé concernant l'univers de La planète des singes. Il ne semblait donc pas évident de lancer un prequel d'une oeuvre abordant autant de questions sociétales : la supériorité de l'humain, le rapport dominé/dominant de la chaîne alimentaire, l'acceptation de l'autre et de l'étranger, l'amour entre 2 personnes d'ethnies différentes, la question du "une autre race aurait-elle fait mieux que l'homme?", le traitement fait aux prisonniers dans notre civilisation...
Mais cet opus ne s'en sort pas si mal voire plutôt bien. Lorsque l'on fait un film sur un tel sujet, on ne peut s'attarder sur les effets spéciaux. S'ils sont ratés ça fout le film en l'air, s'ils sont bons c'est normal quand on a la prétention d'introduire une interaction constante entre l'homme et le singe. C'est injuste, certes, mais il y a tant d'autres film à la gloire des effets spéciaux que je passerai mon chemin sur celui-ci. Disons juste qu'ils sont très bons et qu'ils servent plutôt très bien le propos.
Le fond à présent. Cela était peut-être une prise de position, un choix, mais force est de constater que dans ce film, la gent simiesque est éminemment plus intéressante que celle des humains. Nous voilà revenus aux grandes heures où l'on souhaitait presque que le joker et le pingouin écrasent cet insipide Batman burtonien. En effet, ce prequel nous propose des humains tous plus lisses et idiots les uns que les autres allant même jusqu'au cliché du flic maladroit avec son flingue qui tire de manière quasi automatique. Pas étonnant, du coup, que les macaques aient pris le pouvoir renvoyant dans les cordes, par KO au 1er round, ce cher Darwin et ses théories vaseuses.
C'est un point que l'on peut regretter car j'aimais à penser que si les singes avaient remplacé l'homme, ce dernier aurait au moins lutté avec ses armes.
Mais le cliché était tentant, nous sommes aux prises avec des personnages incarnant l'avidité pour l'un, la faiblesse de l'âge pour un second, et le scientifique plein de bons sentiments mais dépassé par son invention pour le personnage principal. Et n'est-ce pas là ce qui causera inéluctablement la fin de l'homme? La soif d'argent et de pouvoir, la maladie et la technologie dévastatrice qui lui échappe. Oui le cliché était tentant et du coup pardonnable. D'ailleurs, les personnages étant tellement caricaturaux, James Franco et consorts n'ont aucun mal a jouer avec justesse, c'est déjà ça. Mais avec moins de paresse, avec un film de 3h au lieu d'1h50 nous aurions pu avoir là un véritable chef d'oeuvre qui n'est finalement qu'un très bon film.
Car le coup de maître réside bel et bien dans les singes, leur univers et l'empathie que tout spectateur empreint d'objectivité a dû développer. Finalement, la manière dont les primates se sont emparés de notre monde est bien traitée mais presque secondaire, méritant peut-être elle aussi un long métrage de 3h.Cela sera t-il développé dans la suite de juillet 2014? Je serai dans les salles ce jour là. Parmi les premiers vraisemblablement.