Dans le genre film très attendu, cette conclusion à l’énorme trilogie qu’est le préquel de “La Planète des Singes“ se dressait fièrement dans la partie haute du podium ! J’avais été légèrement emballé par le premier, et carrément admiratif du deuxième, j’en attendais donc beaucoup de cette fin. Autant vous dire que le résultat est bel et bien là, dans une immense débauche d’idées servant à clore intelligemment cette histoire.
Le film commence là où l’on avait laissé le précédent. La guerre inter-espèce est déclaré, que César le veuille ou non, et il va devoir la mener à bien. Dès les premières minutes de l’œuvre, cet état de fait est indéniable : le singe le plus charismatique de ces vingt dernières années de cinéma va devoir en baver sévère, et la compassion à son égare s’installe rapidement. Comme pour les deux précédents chapitres de la trilogie, l’empathie ressentit envers César est le moteur du film, bien que les choses s’accélèrent, et gagnent encore en profondeur. On pleure avec lui, on hurle et on tremble aussi. Je ne crois pas qu’il soit utile de préciser que pour s’attacher ainsi à un personnage de synthèse, de nombreuses prouesses sont à saluer, à commencer par la parfaite maîtrise des outils techniques et des effets spéciaux, parmi les meilleurs que j’ai jamais vus. Le talent encore plus immense de l’incroyable Andy Serkis est indissociable du personnage de César, et représente une énorme part dans la réussite du film. C’est totalement fou ce que peuvent nous transmettent des expressions faciales entièrement “motion-capturé“.
De l’autre côté, un antagoniste fort, bien que très loin de Koba, qui bénéficiait d’un traitement plus intelligemment écrit que cette fois. Woody Harrelson est assez crédible en commandant fou, et qui défendra sa vision du monde face à l’invasion et la menace que représentent les singes. Sans scrupules ni pitié, il est un peu trop stéréotypé pour être totalement crédible. Je ne parle pas de cette idée de maladie évoluée rendant les personnes muette et primitive, car elle est très mal amenée, et utilisée. Elle représente pourtant le nerf du film, et une grande partie des arguments portés par l’antagoniste. D’ailleurs, si vous pensiez avoir droit à un combat épique pour clore la bataille entre les races, vous risquez d’être déçu… Je n’arrive pas à statufier sur ce final, très beau mais trop expéditif, qui bâcle certains grands préceptes du cinéma. Le film en lui-même peut paraître un peu long, car il prend son temps pour développer bon nombre d’intrigues et d’histoires, menant vers plusieurs conclusions, se rejoignant toute vert cette dernière image, un César plus beau et plus grand que jamais, véritable maître de cette trilogie dont il est l’incarnation.
Le film en lui-même reste magnifique, portés par une très bonne BO de Michael Giacchino et par la réalisation maîtrisée de Matt Reeves, qui risque de sacrément me manquer… Grandiose, impressionnant et foutrement bien foutu physiquement, mais pas pour autant totalement parfait, il n’en reste pas moins une très bonne fin à cette trilogie qui aura marqué le cinéma moderne, car vraiment différente du blockbuster lambda !
La fin du début, et le début de la fin.
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