En revoyant les deux volets précédents de cette trilogie la Planète des Singes, je me suis rendu compte de la singularité de cette franchise. Ces films sont des blockbusters intelligents. En tout cas, ces films se veulent intelligentes.
J’avais revu Rise of the Planet of the Apes de Rupert Wyatt (ou les Origines pour ceux qui préfèrent les titres en français mal traduits). Et je m’étais dit que malgré de bonnes idées et des thématiques intéressantes, le film était truffé d’incohérences qui plombait toute crédibilité à l’histoire (du genre, c’est la fin du monde parce qu’à un gars était trop con pour aller voir un médecin quand il crachait du sang et du coup, il a contaminé tout le monde, enfin bref).
Puis, il y a eu Dawn of the Planet of the Apes de Matt Reeves (ou l’Affrontement, mais franchement, les traducteurs sont vraiment incompétents). Et là, c’était top. Ce que j’aimais dans ce film, c’était qu’il tentait des choses du genre, faire converser les singes par le langage des signes (nous donnant des séquences totalement muettes). Le film apportait également une réflexion sur le système politique à travers la figure du « leader » et des conflits idéologiques et c’était super sympa. En gros, je range Dawn of the Planet of the Apes dans la catégorie « gros blockbuster qui ne vous prend pas pour un con » aux côtés d’un Dark Knight, Watchmen ou Mad Max Fury Road.
J’étais donc assez curieux de voir ce qu’allait donner ce « War for the Planet of the Apes », conclusion de la trilogie toujours réalisée par Matt Reeves (qui semble avoir bien compris comment faire un bon blockbuster). Est-ce que ça allait être un film bourrin plein d’action sans prise de tête, ou serait-il dans la lignée de ses prédécesseurs (épique et intelligent) ? Réponse… c’était épique, c’était profond, et c’est tous ce que j’attendais de ce film.
A vrai dire, je lui trouve les mêmes qualités que Dawn of the Planet of the Apes, des thématiques abordées avec justesse, une bonne grosse dose d’action et de l’émotion. En plus, on remarquera un ajout d’humour avec le singe « méchant singe » (je sais pas comment il s’appelle et c’est sa première réplique). Un personnage sympathique qui détend l’atmosphère sans pour autant faire tomber la tension avec ses « oooooh nooooon ». Beaucoup ont fait la remarque que le film rappel les moments bibliques. Certains ont vu en Caesar, le Moïse sauvant son peuple (les singes), de l’esclavage des égyptiens (les humains). Personnellement, ça ne m’a pas sauté aux yeux pendant le film, mais en y repensant, c’est vrai que le film peut se voir sous cet angle.
En vrai, cet épisode était vraiment cool. Mais en même temps, c’était sacrément violent. Comment dire, le titre du film traduit littéralement c’est « la guerre pour la Planète des Singes ». Et dès la première scène, on comprend que ça va être de la guerre vraiment violente. Celle où on voit des explosions et des gens mourir à l’écran (donc évitez de montrer ça a des enfants). Le genre de guerre, où va avoir un plan séquence, et où tous ce qu’on va voir, c’est des personnes s’entretuer (et ce, dès la première scène).
Surtout que dans son ambiance générale, le film dégage un sérieux assez rare dans ce genre de production. Prenons le cas du méchant, le Colonel incarné par Woody Harrelson (très bon d’ailleurs), le gars est flippant. J’avais vu que Matt Reeves voulait lui donner un air de Colonel Kurtz (d’Apocalypse Now de Coppola, regardez ce film, c’est un chef d’œuvre). Et franchement, c’est réussi. Rien que la mise en scène et les couleurs rappellent le personnage incarné par Marlon Brando dans Apocalypse Now. Mais rien que dans l’interprétation de Woody Harrelson, on voit que le gars est fou et ça justifie ses actes. Perso, j’adore quand on explique pourquoi un méchant agit ainsi, pourquoi il est devenu un méchant et c’est très bien fait dans ce film. Et on a ça dans ce film avec une scène ultra-tendu, avec du Jimi Hendrix en fond sonore (Hey Joe dont le thème de cette chanson est le meurtre, en parfait accord avec le personnage du Colonel).
Et c’est ce que je trouve vraiment bien dans ce film, c’est qu’il nous montre la folie humaine du point de vu des singes. Concrètement, dans le film, Caesar et ses compagnons ne sont que témoins (et victimes) de la folie de l’homme. Ils sont asservis par les hommes persuadés qu’ils sont la cause de l’extinction du genre humain. Mais le film nous rappel parfaitement que ce sont les hommes eux-mêmes en se tapant dessus pour de simples désaccords qui causent leur perte. Le message est simple, clair, efficace et c’est très bien comme ça.
Mais le film ne dit pas non plus que les singes sont parfaits. Le comportement de Caesar est assez surprenant et rarement le personnage n’aura été aussi sombre et torturé. Le tout sublimé par l’interprétation toujours aussi remarquable d’Andy Serkis. Les effets spéciaux CGI permettent également de rendre le personnage ultra-expressif et la mise en scène joue beaucoup sur les regards. Bref, une prouesse technique qui mérite d’être mise en avant.
En plus de ça, le film arrive parfaitement un faire le lien avec le tout premier film de 1968 avec Charlton Heston. Le boucle est bouclé, et on ne se pose plus de question à la fin du film (et encore une fois, c’est très bien comme ça).
En bref, War for the Planet of the Apes est comme son prédécesseur, un excellent film d’action riche en thématiques, plein d’émotion, visuellement bluffant qui conclut parfaitement la trilogie qui je le pense, marquera le cinéma contemporain. Un blockbuster qui ne vous prend pas pour un con en somme.

Créée

le 10 août 2017

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James-Betaman

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