Support: 4K Bluray UltraHD
La trilogie de l’émancipation se conclut, avec les mêmes équipes derrière la caméra que sur Dawn : Silver et Jaffa au scénario et à la production, Matt Reeves à la réalisation, et Weta aux effets spéciaux. A l’écran, Andy Serkis et le cast des primates reviennent, avec Steve Zahn en prime, tandis que du côté des humains est introduit une nouvelle faction dirigée par Woody Harrelson.
L’articulation du refus dans Rise, puis la dissension sur les méthodes pour garantir la pérennité dans Dawn, laissent une place plus passive au camp de César qui cette fois ci va plutôt tendre à réagir face aux derniers des humains. Toujours dans l’optique d’explorer la nature humaine à travers les comportements simiesques, la quête de vengeance de notre héros va vite laisser place à la découverte de la réaction de l’homme face au désespoir. L’extinction de l’espèce est assurée, ce qui mène les derniers survivants à une longue descente aux enfers dans laquelle tous les actes de barbarie sont justifiés. Ils deviennent alors des bêtes acculées, bien plus dangereuses et imprévisibles, dans une inversion des rôles assez savoureuse.
Reeves transforme cet ultime chapitre en une hybridation de western, de La Grande Évasion, et de guerre du Vietnam. Tout cela pour reproduire l’Exode, les singes devant fuir l’oppresseur en bout de course et traverser le désert vers l’est pour un jour atteindre les abords de New-York, et de la Statue de la Liberté (“You maniacs!”). Le mélange est audacieux, mais se prend parfois les pieds dans le tapis en appuyant trop les références. Les primates sont appelés les Kong, la première apparition du colonel antagoniste, aussi réussie soit-elle scéniquement parlant, ne peut s’empêcher de montrer un visage noirci qui, conjugué avec la folie et la situation du bonhomme, ne peut que faire lourdement penser à Apocalypse Now.
Mais War n’en reste pas moins une conclusion satisfaisante à cette trilogie qui a su créer le personnage mémorable de César, figure légendaire s’il en est, en le faisant évoluer émotionnellement au même titre que la technologie qui a permis son existence. Les équipes créatives ont su générer un univers singulier à travers ces trois films, avec une photographie léchée, des décors tangibles et logiques, une musique de Giacchino toujours aussi agréable à l’oreille, et des effets visuels impressionnants.
La jaquette du bluray arbore la catchphrase marketing “La meilleure franchise américaine des années 2010”. Après l’habituelle dédain porté à ces taglines mercantiles, j’ai tout de même réfléchi à ce qui a pu naître en termes de blockbusters durant cette décennie, largement phagocytée par Marvel, et force est de constater qu’effectivement, la nouvelle trilogie Planet of the Apes est bien cette meilleure franchise américaine des années 2010. Il aura fallu que je la revoie quelques années plus tard pour m’en rendre compte.
La franchise en critique:
Planet of the Apes (1968)
Rise of the Planet of the Apes
Dawn of the Planet of the Apes
Kingdom of the Planet of the Apes