Le titre de la critique n'est pas de moi, on la trouve inscrite sur un mur dans le film. Ce 9ème épisode de la franchise, le troisième de la trilogie pré-apocalyptique (pour les humains, en tout cas), est à mon sens l'un des meilleurs. Mais pourquoi ?
D'abord parce que Cesar, personnage très réussi, interprété par Serkis, est très charismatique. Très charismatique, mais sa colère casse son côté monolithique de bienveillance. Certes, on avait déjà observé cela dans les films précédents, car on ne mène pas une révolte sans une certaine colère intime. Mais là, au contraire, il se détourne complètement de son rôle de chef du peuple chimpanzé pour mener sa vengeance. On peut comprendre cette colère, certes. Mais cela donne une profondeur tout-à-fait intéressante.
Ensuite parce que ce film, conçu comme un blockbuster, ne se contente pas d'enchaîner les scènes spectaculaires ou d'émotions de façon facile et gratuite. Il y a une fable, il y a une métaphore derrière tout cela. Et puis, on peut s'amuser à trouver des références à Apocalypse Now (pas toutes subtiles). C'est évidemmentt Woody Harrelson qui reprend le rôle de Marlon Brando, avec tous les deux le grade de colonel, tous les deux le rôle d'hallucinés, de fous de guerre complètement éclatés psychologiquement par la violence qu'ils font subir.
Quand un film grand public essaye quand même de nous apporter une réflexion, quand bien même un peu voyante, je pense que le cinéma touche à son but. Pour ce qui me concerne, le cinéma doit mixer la hauteur de vue, l'intelligence du message, et la beauté formelle. Ce doit être un spectacle. Tous les films ne proposant pas tous ses critères peuvent très bien être vus dans un autre cadre (domestique), voire ne pas être vus.