Je dois préciser deux choses. Primo j'adore Mario Bava et ça me fend littéralement le coeur de dire du mal d'un de ses films, mais visionner celui-ci malgré tout mon amour pour ce grand monsieur a été un calvaire. Secondo je l'ai vu en salle, à l'occasion de sa restauration. Et l'introduction aussi ridicule que vaine de Nicolas Winding Refn m'a exaspéré autant que fait rire donc je sais pas si ça commençait sous les meilleurs auspices. Mais vu la réputation du film et son auteur, j'avais quand même quelques attentes.
Qui ont été malheureusement déçue. Oui le film est kitch, mais franchement je l'aurais pas jugé là dessus ayant apprécié le sous Mad Max italien (oui je l'ai trouvé divertissant, drôle et touchant) mais le problème ici c'est qu'on tente de faire du grandiloquent avec trois bout de ficelle. Au lieu d'assumer le manque de moyen et d'être d'autant plus généreux, le film se la joue minimaliste rendant le manque de moyen d'autant plus criand. Mais surtout, le film est terriblement vide et effroyablement lent. Alors ok, c'est super beau, comme toujours avec Mario Bava qui sait manier la couleur comme personne, illuminer ses personnages pour faire transparaître tout une palette d'émotion et transfigurer son sujet, et y'a une certaine intelligence dans l'utilisation de la caméra pour palier au manque de moyen mais l'ennui c'est que le scénario est rempli de cliché, les personnages surfait, l'intrigue tenant sur un mouchoir en papier... Mario Bava est absolument génial pour faire naître la peur, pour dépeindre des ambiances gothiques à souhait, sublimer la tragédie mais dans la SF, il ne sait pas faire, et l'on sent la pression d'un studio qui ne lui a sans doute pas laisser beaucoup de choix. Bref, beaucoup de monde en parle mais le film aurait dû rester dans l'ombre.
Ceci dit, je comprends mieux le vide intersidéral des films de Nicolas Winding Refn après l'avoir entendu déclarer que ce film c'était lui.