Vie et mort et vie de Jésus

De la Nativité à la Résurrection, la vie de Jésus de Nazareth.

Dans les années 1950 et 60, le péplum biblique était un genre à lui tout seul. Je pense en particulier 10 commandements ou Barabbas, mais la présence de Jésus dans ces films était le plus souvent cachée. Là, George Stevens, à l'aide d'une recherche colossale, va réaliser l'histoire telle qu'elle fut racontée dans le Nouveau Testament. C'est aussi le film de tous les superlatifs, avec un budget monstrueux de 20 millions de dollars, un tournage de 9 mois qui a abouti à un montage deux fois plus long, des tonnes d'acteurs et actrices qui sont venus, parfois pour un seul plan (je pense à Sidney Poitier, Charlton Heston, Telly Savalas, Martin Landau, John Wayne, Angela Lansbury et une micro-apparition non créditée de Christopher Lee), mais l'attraction est bien entendu Jésus, incarné par l'acteur inconnu (à l'international à l'époque) Max Von Sydow, que je trouve étonnamment fade, avec une seule expression ou presque.

Sa durée exceptionnelle de plus de 3 heures fait que c'est assez complet sur la vie du Christ, même si son enfance est évacuée, on a droit à la Cène, le chemin de croix ou la crucifixion. Cependant, c'est parfois magnifique, avec un Cinemascope qui restitue à perte de vue les paysages, mais c'est parfois souligné avec des gros sabots à l'image de la musique de Alfred Newman, et la mise en scène de George Stevens que je trouve assez peu inspirée.

Malgré mes griefs, je ne peux retirer la flamme d'un tel projet, avec des moyens qu'on voit à l'écran, qui est digne des peplums de l'époque. Genre qui est d'ailleurs en perte de vitesse à l'époque et donc l'échec du film va en quelque sorte non seulement signer le glas du genre mais aussi de la carrière de Stevens qui ne tournera qu'un seul film après, Las Vegas couple. Triste fin pour un génie du cinéma, dont je tiens L'homme des hautes plaines en très haute estime.