A la fin du 19ème siècle, dans le Wyoming, de riches éleveurs de bétail sont victimes de vols de la part d'immigrés est-européens affamés. Ils engagent alors des tueurs pour abattre les malheureux. "Heaven's Gate" est connu pour être l'un des échecs commerciaux les plus retentissants du cinéma. Entre les très nombreux dépassements de budget, causés par un Michael Cimino réputé exigeant et mégalomane sur le tournage, et une version amputée, suivie d'un massacre critique et public à sa sortie, le film a presque anéanti la carrière du réalisateur, et a fortement contribué à couler la United Artist.
Tout cela est bien dommage, car en elle-même, cette version complète de 219 minutes est un chef-d’œuvre. Les paysages naturels sont sublimes et parfaitement maîtrisés, les décors sont majestueux, la mise en scène inspirée, le tout accompagné par une jolie BO de David Mansfield. Cimino n'écrase pas pour autant ses personnages, avec un charismatique trio amoureux, qui donne lieu à plusieurs scènes émouvantes, et de solides seconds rôles.
Après cette poésie, le film bascule dans la cruauté. La dernière heure s'avère particulièrement spectaculaire, riche en fusillades intenses, à la violence graphique prononcée. Elle met une énorme claque à l'idée du rêve américain, et montre que ce système se base sur des inégalités sordides. Ainsi, "Heaven's Gate" est western alliant avec adresse beauté et mort, et qui ose s'engager sur un sujet très délicat. A voir.