Comme plus tard avec La Clepsydre Wojciech Has s'évertue à construire de longs plans tous plus beaux et virtuoses les uns que les autres, jouant à la fois sur les amorces et la profondeur de champ tout en se resserrant sur de nombreux personnages subtilement représentés...
Plus de deux heures trente d'images huileuses et somptueuses se concentrant sur un homme d'affaires pour le moins magnanime et floué par ses propres sentiments, conte nord-européen aux allures de fable victorienne résolument resplendissante. En un mot comme en mille la direction artistique (décors, costumes, accessoires, et cetera...) est un formidable tour de force, certainement trop surchargée pour être entièrement digeste pour le néophyte mais techniquement remarquable, au risque d'être par moments dans l'esbroufe.
Tout ceci reste sans conteste un grand film de cinéma, à l'identité immédiatement reconnaissable mais néanmoins trop amphigourique et parfois peu évident dans sa lecture. Ce caractère abscons est du reste renforcé par le nombre exagérément important de figures secondaires, heureusement contrebalancé par la splendeur des images et de leur texture proprement grisante. A voir.