La prima Línea a l'avantage d'un contexte politique intéressant, les années de plomb en Italie. A travers ce groupe de jeunes activistes d'extrême gauche basculant petit à petit dans le terrorisme, le film tente de nous donner une idée du climat ambiant de l'époque. Et malheureusement, il tente sans réussir à saisir toute l'ampleur de ce que l'Italie a pu vivre. On est face à des personnages militants dont les idées restent relativement basiques. Ils luttent contre la montée du capitalisme et pour les conditions de vie de la classe ouvrière mais les raisons de leur combat pourraient être transposées à une autre action militante. Cela rend les choses très cartésiennes pour un fait historique à l'échelle d'un pays. Même si le réalisateur place ces "héros" dans des situations de la vie quotidienne en jouant sur une contradiction entre leurs actes répréhensibles et leur humanité, on reste assez éloigné de l'ensemble sauf sur certaines scènes qui méritent le détour par leur intensité mais qui auraient le même impact hors du film dans son ensemble. Au final, on se laisse emmener jusqu'au bout en traînant parfois un peu la patte. Un film qui aurait peut être gagné en intérêt s'il s'était un peu plus détaché de ses personnages pour s'intéresser à l'Italie de cette époque.