La belle au bayou coassant

C'que ça fait du bien de voir Disney revenir aux bons vieux dessins comme on les aime ! Surtout que pour le coup, c'est plutôt joli dans l'ensemble...

Et si La Princesse et la Grenouille emprunte, comme son nom l'indique, des thèmes usés jusqu'à la corde par la firme aux grandes oreilles, John Musker et Ron Clements n'ont pas pris trop de risque en profitant de l'Obamania pour nous conter l'histoire de Tiana, une jeune afro-américaine d'origine modeste, et d'un prince d'on-ne-sait-où (Maldonia) lui aussi basané. Et ce d'autant plus franchement que l'amie d'enfance hystérique, blonde et pourrie-gâtée de Tiana ne lui arrive pas à la cheville en matière de modèle à suivre pour les petites filles occidentales...

De plus, l'action se situant à La Nouvelle-Orléans, en Louisiane, on a droit à une bande-son jazzy plutôt pas mal dans l'ensemble, même si bon, il y a comme d'habitude à mon goût, beaucoup trop de passages chantés. Par contre ça me fait un peu moins marrer quand j'entends l'héroïne chanter qu'il faut "travailler sans trêve pour aller au bout du rêve"... Quel manque de pudeur de la part des auteurs quand on sait la réalité des colonies et des champs de coton dans ces contrées jadis...

Et puis bon, le méchant vaudou - presque aussi caricatural que la Mama tout droit débarquée de Minuit dans le Jardin du Bien et du Mal - c'est toujours un peu la même chose sur le fond : il est méchant et ça se voit, point. Même si pour le coup, son "armée des ombres" et quelques-uns de ses tours valent le coup d'oeil. Par ailleurs, d'une manière générale, le film n'est pas avare en petits gags bien amusants, et ça c'est plutôt cool...

Certains passages avec Ray la luciole par exemple, dont l'univers offrira en sus les plus jolis tableaux du film (avec ceux des "rêves" de Tiana) s'avèrent particulièrement réussis, pour un dénouement étonnant et poétique, contrairement au final, tellement attendu, même si visuellement joli. Un bon cru pour du sirop, quoi qu'il en soit.