Joe Ross (Campbell Scott) est un ingénieur qui vient de mettre au point un mystérieux procédé qui permettra à son entreprise de prendre une avance considérable sur la concurrence. Sur l’île de Saint-Estèphe dans les Caraïbes, où il est chargé de présenter son invention à son patron (Ben Gazzara), il fait la rencontre d’un riche homme d’affaires, Julian Dell (Steve Martin), avec qui il sympathise vite. Lorsque Ross découvre que son patron semble vouloir l’exclure du contrat tout en conservant son invention, il se tourne vers Dell afin de trouver les moyens nécessaires de lutter contre la machine administrative.
Principalement connu pour être le scénariste des Incorruptibles de Brian De Palma, David Mamet réalise ici un honnête thriller, dans la droite lignée d’Hitchcock. S’il ne l’égale qu’en de très rares occasions, on retrouve en effet les divers ingrédients qui font la caractéristique du cinéma hitchcockien, à commencer par l’emploi, assez judicieux, d’un excellent McGuffin, c’est-à-dire un objet qui n’a aucune importance en soi, mais est au centre de l’intrigue, suscitant les convoitises de diverses parties (ici, le procédé, dont on ne saura rien jusqu’au bout).
Si Campbell Scott n’a aucun relief, on finit tout de même par s’attacher à son personnage, et à vouloir mettre à jour la machination dont il est victime. Il est alors dommage que les situations soient souvent trop artificielles pour être vraiment crédibles, rendant la plupart des rebondissements assez prévisibles. On ne s’ennuie pas pour autant, le film bénéficiant d'un rythme assez soutenu, et on pourra même se laisser raisonnablement surprendre lors du dernier quart d’heure de ce thriller, certes jamais mémorable mais constamment prenant.