Ravi de revoir un pur film d’horreur, très classique – dans le bon sens du terme – et dans une lignée gothique, réactivant certains grands films d’antan, de La chute de la maison Usher d’Epstein au Rebecca d’Hitchcock. Visuellement, le film est très réussi, très beau, très sombre et à l’instar de The invisble man, l’an dernier ou de The Nest, sorti cette année, il fait exister un lieu par sa puissance géométrique et labyrinthique. Film d’autant plus troublant qu’il s’engage sur deux chemins, l’un complètement fantastique (l’envers de la maison), l’autre plutôt réaliste (le passé du défunt, le deuil de la veuve) sans vraiment basculer ni dans l’un ni dans l’autre. Il y a une grande maison (construite par le mari, qui était architecte) qui donne sur un lac, qui fait office de frontière macabre, le tout encerclé par une immense forêt, et on ne sortira de ce cadre et de la nuit, qu’à de très rares reprises. Bien qu’il repose sur des motifs attendus et des mécanismes usés du film de maison hantée, le film trouve son rythme à lui et il est parfois terrifiant, tant il lui suffit d’une image, d’un plan (à l’image de ces femmes se jetant dans l’eau) pour imprimer la peur. Quant à Rebecca Hall, qui m’avait toujours semblé en-dessous, elle est absolument formidable et ça tombe plutôt bien car elle est quasi de chaque plan.