Mamà Gainsbourg!

Quelle vie que la sienne! Écrivain, aviateur, héros de guerre, diplomate, réalisateur... Romain Gary est un roman à lui tout seul, une odyssée humaine rendue possible par un amour maternelle magnifique et tyrannique. La promesse de l'aube, son roman le plus connu méritait une adaptation et c'est chose faîte. Mais qui en est le géant? Romain ou sa mère?

Charlotte Gainsbourg, mère de feu Romain Kacew absorbe l'écran par sa seule présence. Elle est sa plus grande force et sa plus grande faiblesse. Une némésis insatiable qui fera du petit garçon polonais l'homme du monde. Pierre Niney, pourtant excellent comédien et plausible dans son personnage se retrouve écrasé par le jeu de sa partenaire, allégorie d'une mère juive fanatique et possessive. Un fardeau trop lourd à porter à la vie et à l'écran.

Curieux choix qu'Éric Barbier, cinéaste peu talentueux. La mise en scène est élégante mais scolaire, la lumière grisâtre. Il aurait fallut un grain de folie à la Dupontel pour une existence vouée à la folie. Barbier suit un cahier des charges bien établi, il escorte le roman au fur et à mesure et la voix-off de Niney devient usante. On assiste à une lecture plus qu'à une aventure même si certains moments comme l'Afrique ou des passages comiques entre la mère et le fils nous tire d'une langueur monotone.

La promesse de l'aube ne tient pas toutes ses promesses mais il en reste une oeuvre distinguée, habité par Niney et hanter par Gainsbourg.