Scénario :
Total, un jeune employé de banque, allergique à l'argent quitte son job après avoir vu un client s'énerver sur un voleur. Il décide de voler le client en question, un boucher milliardaire (hein ?) ui vit dans le luxe. A moins qu'il n'ai juste décider de ne faire que le rendre fou en lui volant symboliquement des trucs ? A moins qu'il ne soit là que pour voler la femme de celui-ci ? A moins qu'il ne soit là que pour montrer l'absurdité de la société ?


Ce film fait partie de mon "rattrapage culturel" version "un réalisateur = un film"



En tant que sujet d'étude :



La Liberté c'est plus le vol est le film j'ai pris afin d'étudier le cinéma d'Elio Petri.


On est dans un réalisateur engagé : ancien membre actif du parti communiste Italien, il décide de montrer les travers de la société italienne. (Il a d'ailleurs participé à l'écriture du film à sketch Les Monstres qui prenait aussi le parti de ridiculiser les couches de la société italienne.) La Liberté c'est plus le vol est la troisième partie d'une trilogie non assumée entre Enquête d'un citoyen au dessus de tout soupçon (qui critiquait la police) et La classe ouvrière va au paradis (qui critiquait la condition ouvrière.) Ici on est dans l'entre deux, sur les voleurs qui décident de se foutre en marge, tout en soulignant que les véritables voleurs pourraient être les citoyens.


D'ailleurs, son film prend des airs de pièce de théâtre filmée. Mais pas la pièce de théâtre classique avec des scènes et des actes, mais plus ce genre de pièces engagées où les personnages dialoguent en face caméra et fond noir avec le spectateur et interroge bien plus qu'il ne raconte une histoire. On est plus sur de la confrontation entre des personnages archétypes ("le riche" "le voleur" "le flic") que sur une histoire complète.


On est aussi dans du cinéma "à trogne" : même le héros, Total, jeune protagoniste du film apparait dès le départ avec son visage longiforme et ses yeux de fous pour toiser le spectateur



Mon avis personnel :



Elio Petri m'était sympathique à cause de son engagement politique, ses idées assez radicales ("Le cinéma de Petri, d'une vigueur contestataire souvent dérangeante, fut l'objet de blocages de la part des producteurs" me dit wikipédia) et parce que dans une scène de La Maman et la Putain, Jean Pierre Leo se fout de sa gueule. Qu'un personnage de petit bourgeois pédant crache sur Petri me faisait dire que c'était sans doute un réalisateur que j'allais aimer.


Le film a commencé sur des bons rails, un brisage du 4eme mur, une mise en scène travaillée, le monde des banques montrés de manière froide (la banque est littéralement dans du marbre) et satirique (les mecs ont des chiens qui sortent littéralement des murs lorsqu'on les volent...


... et puis, passé ce début, plus le film s'étirait plus il me gonflait. Je n'arrive pas à comprendre ce que veut Total... puis, je n'arrive pas à comprendre ce que veux le boucher non plus. Je commence à avoir de la pitié pour sa femme, puis n'arrive plus du tout à la comprendre, surtout que le film s'aventure vers du "halala, elle dit non, mais elle pense oui" (les scènes de viols sont filmées comme des blagues) et est super condescendant avec le seul personnage féminin du film considéré ouvertement comme un objet.


Je n'arrive pas à comprendre ce qu'Elio Petri a voulu dire avec ce film, la satire ne me fait pas marrer, les personnages me gonflent et il ne reste plus que des intentions de mises en scène. Seule une scène finale d'enterrement de voleur m'a fait marrer ainsi que deux ou trois fulgurance par-ci par là.


Et donc, voilà, je ne pense pas que je regarderais d'autres films de l'auteur. Et de me dire que ça n'est pas parce que tu es d'accord avec les opinions de l'auteur, que t'es obligé de trouver ses films pertinents.

le-mad-dog
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le 6 mai 2020

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Mad Dog

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