L'amour est aveugle, au pied de la lettre. Axelle Ropert poursuit sa filmographie sous le signe de la fantaisie et on ne va pas s'en plaindre. D'accord, La prunelle de mes yeux est une comédie romantique mais qui essaie au moins de briser les codes du genre tout en respectant les grands fondamentaux. Dans ce jeu où chamailleries et attirance mutuelle forment les règles, le film ajoute quelques ingrédients pas nécessairement comiques au départ mais qui le deviennent : la grecquitude (?) du héros, avec la découverte du monde très "sérieux" du rebetiko, sur des airs de bouzouki, et la cécité de sa belle, pas traitée comme un handicap mais comme source de légèreté et cocasserie, autant dire que ce n'était pas gagné. Les bémols à mettre concernent le rythme, pas toujours soutenu, et certains dialogues, pas toujours bien joués par certains seconds rôles (mais parfaitement par l'impayable Serge Bozon). Rayon interprétation, on est tout de même séduit par Mélanie Bernier (qu'on aimerait voir plus souvent) et par Bastien Bouillon (idem), tout à fait charmants et capables d'assumer l'absurde voire le ridicule de leurs rôles. Et la romcom peut rouler tranquille jusqu'à son dénouement.