Un des meilleurs films à sketch de tous les temps vu que c'est une co-réalisation de Steven Spielberg, Joe Dante, John Landis et George Miller dans un immense hommage à la Quatrième Dimension de Rod Sterling.
Mis à part une intro assez random et cheapos pour faire le parallèle avec la série originale, et une fin assez faiblarde avec Dan Akroyd, j'ai bien aimé les versions des réalisateurs d'un épisode emblèmatique de la série.
"Time Out" de John Landis, où un gros raciste est maudit et dois vivre dans la peau des gens qu'il déteste juste sur des à-priori pour subir ce qu'ils vivaient au quotidien à travers le temps. Surprenamment, après le bar de 1983, on atterrit dans la France occupée par les Nazis avec le raciste Bill qui est pris pour un Juif français et se fait tirer dessus après avoir été dénoncé par une matrone. Puis il est pris pour un Afro-Américain et est poursuivi par le KKK dans l'Amérique des années 50. Puis pris pour un Viet Cong par ses "amis" américains alors qu'il est désarmé. Enfin, retour en France sous occupation nazie et direction les camps de la mort. Même si c'est vrai que Bill est un gros raciste qui se croit supérieur au début, la fin est assez sombre en effet :
il n'y a pas de happy ending pour Bill alors que ça aurait pu finir avec lui repenti qui s'excuse au bar pour avoir insulté les minorités (tout ça parce que le vieux Goldmann "le Juif" a eu sa promotion et pas lui).
"Kick The Can" sent bon la patte de Spielberg et reprend un épisode où de vieux retraités décident de se faire une cure de jouvence. À la différence que Spielberg rajoute un Mr. Bloom pour être dans le "trope du Noir magique" (quoique Scatman Crothers reste bon, et il plus sous-entendu qu'il est une sorte de docteur/psy pour les retraités vers la fin) qui permet ce rajeunissement. Plus un côté Peter Pan avec un des résidents qui décide de rester jeune et s'envole.
Ce qui est bien avec cette version, c'est que les vieux - même s'ils sont contents de rajeunir une nuit - comprennent aussi que rajeunir implique de revivre des traumatismes ou de renoncer aux bonnes choses de l'âge adulte. Ils arrivent donc à un compromis : rester vieux de corps, mais jeunes d'esprit pour continuer à vivre et s'amuser avec leur entourage.
Mais on est d'accord : le vieux du début laissé à l'abandon par sa famille alors qu'il est encore en bonne forme, il mérite mieux.
"Il y arrivera" - nous rassure Bloom.
"It's a Good Life" de Joe Dante reprend l'épisode avec Anthony, ce gamin tyran qui peut modifier la réalité au moindre caprice - le tout dans une atmosphère d'abord plus dessin animé ou family-friendly fifties. Mais ici, Anthony est à la fois pire et mieux que dans la série originale :
il ne détruit pas le premier venu qui le gifle, mais il efface la bouche de sa sœur et envoie une autre dans un dessin animé cauchemardesque où elle est dévorée. Pour autant, il comprend bien que ce qu'il fait n'est pas bien ou que les gens ont peur de lui. C'est d'ailleurs une enseignante qui lui fait comprendre le problème et il accepte enfin de ne pas faire tout ce qu'il veut, d'être plus altruiste mais en écoutant plus les autres. C'est d'ailleurs l'enseignante qui le prend avec lui pour apprendre à contrôler son pouvoir.
"Nightmare at 20,000 Feet" de George Miller reprend l'histoire du Gremlin saboteur d'avion vu par un passager que personne ne croit. Mais cette fois, Valentine (John Lithgow) est un gros anxieux qui a peur de l'avion et est encore plus pris pour un fou (d'autant qu'on voit à peine le Gremlin et que l'avion est en pleine tempête). L'anxiété, la peur et la folie et leur ressenti sont bien transposés dans ce segment. Voir que Valentine est emmené chez les fous mais qu'il avait raison, ça rassure d'un côté.
Bref, bon film à sketch, bonne adaptation de la Quatrième Dimension.