Welcome to the next dimension !
C'est un film à sketches, qui reprennent à leur façon un épisode de la série.
Le résultat est au fond assez homogène et les réalisateurs ont su apposer leur patte, surtout Spielberg.
D'ailleurs, en commençant par celui-ci (c'est le deuxième segment), je dois dire que c'est assez gnangnan, proche dans l'esprit d'un "Cocoon", mais on y retrouve une joie infantile et un fort sentiment de nostalgie que l'on retrouvera plus tard dans "Hook".
La partie de John Landis est peut-être la moins intéressante, malgré un prologue formidable (où joue Dan Akroyd, qui concluera le film dans un autre rôle) où deux types chantonnent des airs de séries Tv, jusqu'à tomber sur celui de la quatrième dimension.
Quant à son histoire, c'est celle d'un homme qui crie son racisme dans un bar et qui, en sortant, va être confronté au lynchage du KuKuxKLan et à un retour des nazis. Le point de départ est excellent, mais le résultat est un peu trop systématique et linéaire pour convaincre totalement.
La troisième histoire, signée Joe Dante, est aussi très représentative de son travail car en plus d'y voir son acteur fétiche Dick Miller, il représente l'esprit de Chuck Jones dont il se revendique totalement (et qu'on verra notamment dans "Gremlins 2") dans une lente plongée dans la folie d'une femme qui ne faisait que raccompagner chez lui un garçon qu'elle avait écrasé. C'est à la fois bordélique et jubilatoire, du pur Joe Dante !
Enfin, le quatrième sketch, celui de Georges Miller, est le meilleur du lot, car il remplit parfaitement sa part du contrat, entre un remake d'un épisode et une réappropriation de cet univers si étrange. Incarné par un formidable John Lithgow, il raconte un homme paranoïaque qui a terriblement peur de prendre l'avion et s'imaginer plein de choses hypocondriaques, jusqu'à voir un monstre sur une des ailes de l'engin...
Cet épisode est aussi celui qui date un peu ce film, car il y a des contres-plongées assez improbables, ou des cadrages de caméra qui font suggérer l'état de folie dans lequel se plonge peu à peu Lithgow, jusqu'à quasiment provoquer une mutinerie dans l'avion car pour ne rien arranger, un orage se produit dehors.
Le film dispose aussi d'une excellente B.O. de Jerry Goldsmith (qui avait déjà officié dans la série d'origine), où l'on entend seulement le thème principal à la fin du film.
J'avoue que mes souvenirs de La quatrième dimension sont lointains (j'avais vu la première saison en dvd), mais dans cette anthologie, on voit que les auteurs s'y sont beaucoup amusés, et telle une invitation, on y prend aussi beaucoup de plaisir.