La guerre et l'impuissance
Si les données historiques permettent de situer le(s) temps du film, sa narration relève davantage de la fable ou de la parabole théâtrale. La quatrième voie se déroule au Pendjab en 1984 alors que...
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le 3 mars 2017
Chauthi Koot est un film pendjabi, très éloigné des codes bollywoodiens. Le réalisateur, Gurvinder Singh, a adopté un style proche du documentaire.
Chauthi Koot se déroule en 1984, année où la tension au Pendjab atteint son sommet suite à l’assassinat d’Indira Gandhi par ses gardes du corps sikhs. Elle venait d’ordonner l'attaque du Temple d'Or contre les séparatistes du Pendjab.
Deux histoires nous sont racontées : celle de deux hindous qui montent de force dans un train sans passagers pour rejoindre la ville d’Amritsar après qu’ils aient manqué le dernier train pour cette destination. Durant le trajet, l’un des deux hindous se remémore l’histoire d’une famille sikh qu’il a rencontrée une nuit où il était avec sa femme et cherchait son chemin. Cette famille Sikh est l’objet de la deuxième histoire qui tient la place principale dans le film.
L’intrigue principale tourne autour de Tommy, un magnifique chien qui appartient à cette famille de paysans sikhs. Il ne comprend rien aux problèmes des hommes et se comporte comme n’importe quel chien de garde normal. C’est-à-dire qu’il aboie quand des étrangers se trouvent dans les parages. Ce qui est un vrai problème la nuit quand les rebelles sikhs rôdent et ne veulent pas être repérés. La famille se trouve prise entre le marteau et l’enclume, entre les rebelles sikhs et l’armée indienne. Les uns et les autres leur demandent de tuer ce chien, les uns pour ne pas se faire repérer la nuit, les autres parce qu’ils pensent que la famille aide les rebelles.
Le rythme est très lent, les actions sont peu nombreuses, les dialogues quasi inexistants. L’ambiance est lourde, oppressante, suffocante. C’est ce climat de peur lié au contexte de l’époque que le réalisateur a voulu rendre. Et c’est réussi. Durant 1h30 on est plongé dans cette ambiance où les visages sont tendus, les regards effrayés, soupçonneux. La joie est bannie de cette famille sikh tétanisée par la peur et abattue.
Il n’est pas facile d’entrer dans ce film car peu d’éléments retiennent l’attention. Et pourtant c’est un beau film historique et réaliste, montrant les hommes sans paroles ainsi que la campagne du Pendjab avec ses champs, le vent, la pluie, le soleil. Les amoureux de l’Inde, de sa culture et son histoire ne pourront qu’aimer ce film. Mais il est déconseillé à ceux qui n’y sont pas sensibles. C’est un film trop « étranger », ce qui explique la note catastrophique et injuste qu’il obtient sur le site… Il est également déconseillé quand on a besoin d’une bonne détente !
Chauthi Koot a fait partie de la sélection Un certain regard du festival de Cannes 2015.
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le 20 févr. 2022
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