Pour couvrir La question humaine, Nicolas Klotz convoque un joli casting dans lequel Mathieu Amalric et Michael Lonsdale livrent, à nouveau, une belle prestation. La narration extrêmement exigeante s’appuie par instant sur une voix off quelque peu explicative. Le récit, possiblement trop long et au rythme paisible, ménage quelques « entractes » musicales et/ou chantées. Ce schéma narratif déjà austère est mis en images sous une photographie et des éclairages peu soignés, de nombreuses scènes apparaissent ainsi sombres.
Avec de telles caractéristiques, La question humaine trône en bonne place parmi les films monolithiques auxquels le spectateur n’a que deux alternatives : l’adhésion ou le rejet en bloc.
Dans ce film comptable où les hommes sont des « unités », il est affaire de psychologie sur fond de faits historiques graves convoquant notamment l’Ordre noir allemand. D’étrange, le film devient troublant quand un parallèle est tiré entre un passé révolu (Shoah) et des faits des plus contemporains. À ce stade, la question (humaine) devient programme et pas uniquement d’un point de vue sémantique.
L’interrogation dérange alors la conscience du spectateur qui se perdra définitivement dans un ultime fondu au noir qui masquera des images racontées en voix off. Des images que nous n’aurions sans doute pas su ou pu regarder.