Avant toute chose et contrairement à ce que la bande annonce peut laisser penser, ce film ne traite absolument pas du monde du travail, si ce n'est comme simple cadre ou décor pour son histoire. Il s'agit plutôt d'une sorte de réflexion historique et métaphysique sur les parallèles entre le régime nazi et le monde de l'entreprise d'aujourd'hui. Un objectif ambitieux donc, sauf que rien n'est vraiment à la hauteur.
Pour commencer c'est lent, terriblement lent et vide. On voit à plusieurs moments des plans fixes qui durent de longues minutes (sur une rue ou encore un gitan en train de chanter), sans qu'elles n'apportent rien au film. Sans oublier de nombreuses scènes (comme celle de la rave) sans rapport avec le reste de l'histoire.
Mais le plus gros défaut du film c'est que absolument tout sonne faux. L'entreprise semble tout droit sortie d'un film de science-fiction et les dialogues manquent complètement de spontanéité et de vérité ce qui rend très difficile l'identification aux personnages et aux situations. Quant à Mathieu Amalric, qui est par ailleurs un très bon acteur, il semble ici figé dans dans une impassibilité toute bressonienne, ce qui le rend plus inexpressif qu'autre chose.