Des livres et vous
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Une petite dizaine de traducteurs confinés dans un bunker et coupés du monde par un puissant et richissime éditeur, le temps de traduire un futur probable bestseller…A la différence qu’il s’agit de traduction et non « d’écrivains-nègres », histoire n’est curieusement pas sans nous rappeler celle de The Ghost Writer, le chef d’œuvre d’espionnage de Polanski, réalisé il y a une petite dizaine d’années.
Le problème c’est que le film de Régis Roinsard fait preuve de bien moins d’envergure et surtout de moins de maîtrise que celui du réalisateur de Répulsion et du Bal des Vampires , dont il semble clairement s’inspirer.
Pourtant ça démarre plutôt bien. Pendant une dizaine de minutes, on suit les fameux traducteurs, en provenance de leur pays d’origine, jusqu’ à la luxueuse demeure ou ils vont être confinés. La mise en scène est fluide et les personnages plutôt bien dépeints et interprétés, même si les différences culturelles sont montrées de façon un peu caricaturale (l’Italien grande-gueule, la danoise dépressive, la portugaise aux abois financièrement, etc)
L’intrigue progresse ensuite de manière classique jusqu’au point d’orgue du film, ou l’on apprend que le début du livre a fuité sur internet et que l’un des traducteurs est forcément responsable.
A partir de ce moment, le récit, qui jusqu’alors avait été parfaitement linéaire et maîtrisé, se perd complètement en apartés, digressions et autres flash-backs. Pour résumer, ça part dans tous les sens et selon toute logique cinématographique, la tension finit par s’évaporer.
On se dit que le film va revenir sur les rails…mais la dernière demi-heure est encore pire. A force de rebondissements incessants et de coups de théâtre à répétition, on décroche complètement. La force du film de Polanski résidait dans la simplicité de son récit et de sa mise en scène. Dans Les traducteurs on dirait que le réalisateur veut en rajouter toujours plus et nous en mettre plein la vue, jusqu’à plus soif. Le plus triste c’est que les acteurs donnent l’impression d’y croire. Le spectateur lui il n’y croit plus du tout
Bref, là où le pitch initial pouvait laisser présager un grand film, on se retrouve juste avec un petit thriller « branché » ni vraiment bon, ni vraiment mauvais comme des centaines d’autres. Dommage.
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Créée
le 30 janv. 2020
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