Le cinéma italien avait cette profonde particularité, notamment dans les années 70. Dès qu’un genre était lancé, il était capable de sortir, quelques mois seulement après son film référence, une dizaine de films. 1971 est, à ce titre, une année particulièrement faste pour le giallo après que Dario Argento en a redéfini les codes définitifs avec L’Oiseau au plumage de cristal. Ce qui est d’autant plus fascinant dans cette drôle d’industrie est qu’à côté de quelques films de série, on réussit à livrer un nombre important de productions qui tiennent vraiment la route en un temps très ramassé. En 1971, par exemple, outre Dario Argento qui réalise deux nouveaux giallos, Sergio Martino en fait autant. Le premier L’Étrange vice de madame Wardh bénéficie d’un bel accueil et le second, La Queue du scorpion, tient à nouveau parfaitement la route.


Bien entendu, la mise en scène du genre ne vaut pas celle du maître mais Sergio Martino est un artisan de qualité. Pour preuve, on retiendra cette jolie scène au cœur du film où, après avoir coupé l’électricité, le maniaque traque sa proie dans un appartement teinté de vert et de bleu du plus bel effet. L’ensemble est porté par un suspense qui ne faiblit pas et par une suite de péripéties qui rendent le résultat vraiment dynamique. Si la révélation est un brin décevante car elle met à jour quelques lacunes (voire contradictions) dans le récit, elle s’inscrit dans la tradition du giallo. La violence des crimes est efficace en dépit de quelques effets spéciaux pas toujours bien maîtrisés. Les jolies femmes sont à la noce et Sergio Martino n’oublie pas de jouer la carte de la nudité.


Interprété par des acteurs convaincants, ce qui n’est pas toujours le cas dans les films italiens, le film est d’autant plus réussi. On notera également la très bonne musique de Bruno Nicolai qui confère à l’ensemble une ambiance notable. Pas vraiment angoissant mais bien amené, tourné dans différentes villes européennes et, notamment, dans une Grèce qui assure un cadre de toute beauté, cette Queue du scorpion est un giallo tout à fait estimable.


Play-It-Again-Seb
7

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Liste et classement des films que j'ai vus (ou revus) en 2023

Créée

le 28 mai 2023

Critique lue 71 fois

7 j'aime

3 commentaires

PIAS

Écrit par

Critique lue 71 fois

7
3

D'autres avis sur La Queue du scorpion

La Queue du scorpion
Play-It-Again-Seb
7

Giallo à la Grecque

Le cinéma italien avait cette profonde particularité, notamment dans les années 70. Dès qu’un genre était lancé, il était capable de sortir, quelques mois seulement après son film référence, une...

Par

le 28 mai 2023

7 j'aime

3

La Queue du scorpion
Eric31
8

Critique de La Queue du scorpion par Eric31

La Queue du scorpion (La coda dello scorpione) est un très bon Giallo italo-espagnol réalisé par Sergio Martino ou on trouve George Hilton (un acteur britannique d'origine uruguayenne qui est célèbre...

le 2 févr. 2015

3 j'aime

La Queue du scorpion
dima78
7

Le Diable par la queue

"La Queue du scorpion" dit "La coda dello scorpione" est un giallo sorti en 1971 signé Sergio Martino et qui s'inscrit parfaitement dans la période dorée du giallo. On assiste à une série de meurtres...

le 23 juil. 2022

2 j'aime

1

Du même critique

Astérix et le Griffon - Astérix, tome 39
Play-It-Again-Seb
7

Le retour de la griffe Goscinny-Uderzo

Depuis la reprise de la série par Ferry et Conrad, nos amis gaulois avaient une sacrée gueule de bois. La disparition de René Goscinny avait déjà très sérieusement entamé la qualité des albums même...

Par

le 22 oct. 2021

24 j'aime

23

L'Iris blanc - Astérix, tome 40
Play-It-Again-Seb
4

La philosophie sur le comptoir

Aïe, aïe, aïe... L'arrivée de Fabrice Caro en lieu et place de Jean-Yves Ferri qui venait, à mon sens, de signer son meilleur Astérix dans le texte, était pourtant annoncée comme une bonne nouvelle...

Par

le 15 nov. 2023

22 j'aime

22

L'Emmerdeur
Play-It-Again-Seb
9

Pignon, ce roi des emmerdeurs

Premier film mettant en scène François Pignon, L’Emmerdeur est déjà un aboutissement. Parfaitement construit, le scénario est concis, dynamique et toujours capable de créer de nouvelles péripéties...

Par

le 12 août 2022

22 j'aime

10