Avec La rage de l'or, le réalisateur et documentariste français Denis Delestrac nous livre une nouvelle enquête passionnante des aspects sombres de l'exploitation et du commerce mondial de l'or, l'un des minerais les plus précieux et convoités au monde.
En deux volets, le documentaire explore tour à tour les stratégies des puissances économiques exploitant ce métal au centre de toutes les convoitises ("Les barons de l'or") puis la situation des millions de personnes exploitées à travers le monde pour extraire ce minerai ("Les forçats de l'or").
Les faits décrits par cette enquête minutieuse sont stupéfiants : on y apprend que la demande en or explose (la Chine est devenue la première consommatrice en or avec 1400 tonnes par an), que les prix de l'once augmentent de manière exponentielle (multiplication par 4 entre 2004 et 2011) et sont fixés chaque jour de manière opaque par un petit groupe de banquiers londoniens, que les compagnies minières des Etats-Unis ou du Canada n'hésitent pas à corrompre les classes politiques pour obtenir les permis nécessaires pour défigurer des lieux naturels exceptionnels, que les techniques d'extraction de l'or sont parmi les plus polluantes au monde (en utilisant des quantités faramineuses de produits toxiques comme le cyanure), que des millions de travailleurs sont exploités en RDC, au Pérou ou en Chine pour extraire ce minerai dans des conditions effroyables, ou encore que l'or sert à blanchir de l'argent et à financer des groupes mafieux.
Le documentaire tente de présenter quelques projets locaux qui essayent de rendre équitable et éthique le commerce de l'or, mais la modestie de ces initiatives laissent peu de place à l'espoir. Une enquête à voir donc et actuellement disponible gratuitement en ligne sur le site d'Arte.