La Chair et le Sang
Toujours entre les mains de la Shaw Brothers, les aventures du sabreur manchot vont être remises à zéro, Chang Cheh proposant avec La Rage du Tigre de reprendre le mythe à ses origines, tant dans...
le 11 mai 2017
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Toujours entre les mains de la Shaw Brothers, les aventures du sabreur manchot vont être remises à zéro, Chang Cheh proposant avec La Rage du Tigre de reprendre le mythe à ses origines, tant dans l'histoire que les personnages.
Il propose, avec ce dernier opus de la trilogie, une parfaite synthèse de ce que ce genre pouvait offrir, corrigeant quelques défauts que l'on avait entrevu et sublimant encore plus les qualités. Dans cette nouvelle approche, Chang Cheh trouve le parfait équilibre entre psychologie et action, mettant en avant un sabreur qui se verra d'abord trop beau avant d'apprendre, notamment dans le caractère, à devenir un homme en devant mettre son orgueil de côté, tout en connaissant la douleur, le sang et l'humiliation.
Tout en étant parfaitement maîtrisé et mis en scène, on est immergé dans l'oeuvre et surtout au côté de ce personnage, ressentant ce qu'il va subir, sa rage prête à ressortir et la façon dont ça va l'endurcir pour finalement se conclure en apothéose. Chang Cheh parvient à mêler avec habilité cet aspect psychologique avec un indéniable sens du rythme et surtout un vrai savoir-faire, déjà entrevu auparavant, dans les chorégraphies, sublimant chaque combat et n'hésitant pas à les rendre ensanglantés sans tomber dans l'excès malgré une certaine démesure.
La Rage du Tigre combine une vraie puissance visuelle avec un personnage et des enjeux forts, tandis qu'on y décèle aussi une certaine dimension épique où chaque homme révèle une douleur enfouie au plus profond de lui-même, alors que le metteur en scène hongkongais n'hésite pas à lorgner vers le western. On notera aussi une bande-originale variée et collant parfaitement aux images et à l'ambiance, tandis que David Chiang est parfait en sabreur, montrant bien les douleurs et la profondeur de son personnage, alors qu'il est aussi bien épaulé par l'ensemble des comédiens.
Chang Cheh conclu sa trilogie en apothéose et met en scène avec autant de profondeur que de lyrisme et violence la parfaite synthèse de sa vision du wu xia pian, alors que La Rage du Tigre se révèle être un sommet où la vengeance puisera dans l’humiliation et la douleur.
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le 11 mai 2017
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