Poursuite de la découverte des « Poliziottesco » avec cette Rançon de la peur qui jouit d’une excellente réputation. Caméra à l’épaule, charivari de la rue, coups de feu qui claquent, le film annonce la couleur dès son ouverture avec une poursuite en voitures plutôt bien fichue tandis qu’Ennio Morricone récite sa partition habituelle dans ce type de films. Nous voilà tout de suite immergé dans l’ambiance de ces polars à l’italienne, particulièrement violents et qui ne s’embarrassent pas de fioritures. L’ensemble est fait de peu de moyens et cela se voit assez vite, mais est contrebalancé par un scénario plutôt rigoureux (ce qui souvent la faiblesse de ces productions) et bien mené. Seule ombre au tableau, les scènes filmées dans la rue qui frôlent l’amateurisme alors que le réalisateur cherche simplement à rendre son propos proche du documentaire.
Les scènes d’action sont franchement bien menées et la prise d’otages dans une maison reculée est un modèle de séquences proches de la ligne blanche avec insultes à profusion, femmes dénudées accrochées et suspendues à un lustre luxueux, exécutions gratuites et assassinat d’un gamin. Pour le coup, Umberto Lenzi n’y va franchement pas par le dos de la cuillère avec le portrait de ce psychopathe vraiment bien frappé. Il y va même un peu trop, pourrait-on estimer, de nombreux aspects de sa personnalité ne semblant pas taillés pour cohabiter chez un même homme. À force de traits épais, il perd de sa crédibilité, surtout que, dans le rôle, Tomas Milian en fait vraiment des caisses en cabotinant à l’excès. C’est dommage car à force de trop en faire, le personnage principal finit plus par agacer qu’à répugner.
C’est d’autant plus dommage que, face à lui, Henry Silva fait preuve d’une sobriété exemplaire qui fait mouche. L’intrigue ne sombre jamais dans le n’importe quoi et la conduite du récit est maîtrisée de bout en bout. On pourra aussi reprocher un final un peu en retrait du degré de violence dans lequel on nous a immergé depuis le début de film. Le résultat est donc contrasté. Le ton du film sonne juste et ses péripéties en font un ensemble vraiment prenant à suivre. Dommage que le cabotinage de son personnage principal soit si encombrant.