L'oeil du cyclone
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"Si vous n’engagez pas, vous prenez de l'espace inutilement." -Sergueï Eisenstein
"La seule chose qu'un film puisse convaincre quelqu'un de faire, c'est de manger et de dormir." -David Wark Griffith
Peut-être la plus grande métaphore sur la cinéphilie après le court-métrage sur le Père Noël de Griffith. La principale différence, bien sûr, est que cela sert à justifier vos habitudes d’observation dégénérées, un baromètre totémique de la scopophilie. Le fait que se truc reçoit plus d’attention que “Que Viva Mexico” est la preuve par excellence que le cinéma n’est pas de l'art consciemment. Vous ne vous êtes jamais soucié des êtres humains, vous ne vous êtes soucié que de votre élimination. Mais comme je l'ai déjà dit à propos du bouchain Wang Bing, lorsque vous n'avez pas l'esprit bien ancré dans le contenu, vous vous abandonnez pleinement au matérialisme, vous êtes trompé en croyant que votre situation est meilleure qu'elle ne l'est. Le ton ambivalent de la « réalité » physique, des conditions météorologiques, etc. est apaisant. La technologie, en particulier celle qui est programmable, se perpétue d’elle-même. Il s’agit de l’ethnographie de Flaherty déplacée vers la géographie pour la mort impressionnable de la vie des années 1970. Vous n’avez pas besoin d’un bras robotique pour vous dire que le « langage » du film est syntaxiquement cohérent avec le point de vue de la caméra. C’est intrinsèquement compris. Ces cinéastes « structuralistes » comme le tocard avec son bras mécanique sont dépassés et s’accrochent au langage verbal et à l’imagerie. C’était amusant, lorsque il filmait une même pièce pendant 45 minutes avec des zooms de caméras répétées pour brouiller les détails, puis c’est vite devenu chiant lorsque il bougeait sa caméra n’importe comment pendant une heure dans une fête étudiante.
Le cinéma était plus avancé à l'ère du cinéma muet avec Griffith et Eisenstein qui comprenaient la multidimensionnalité du médium, la relation du film avec la musique en ce qui concerne un continuum espace-temps séparé. La musique tonale occidentale repose sur une structure géométrique formelle qui détermine les relations de distance au sein d'un espace harmonique ou tonal. Dans des expériences d'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle, les scientifiques ont identifié une zone dans le cortex préfrontal rostromédial qui suit l'activation dans l'espace tonal. Si l’esprit a la capacité cognitive et affective d’attribuer une signification à la musique dans l’activation de différents voxels, alors il peut également se déployer par intermédiation physique. La conscience nécessite la conjonction de l'application physique parce que le langage est biface par l'action de la parole, et le sens nécessite qu'une référence soit recontextualisée par une intervention linguistique. Godard était à l'époque plus avancé à cet égard que ses contemporains, naturellement par étude et par réponse aux grands avant lui.
Ces autres gars ont juste déployé des tests formels des notions les plus évidentes déjà abordées en 1899, plus que probablement dans un appel marxiste à brûler les livres et à recommencer parce que « LE LANGUAGE EST UN OBSTACLE ! » sans réaliser ce que dit le bon sens, le passé est aussi un obstacle. Ma recommandation, si j'avais encore légitimement un espoir pour vous, serait d'étudier Griffith, Henry King, Demille, Delluc, Flaherty, Strand, Dreyer, Stroheim, Eisenstein. Mais les éloges pour les trucs de ce genre et le mépris total pour Eisenstein ne me donnent pas d'espoir, alors je dirais que j'emmerde Eisenstein et que j'emmerde Griffith. Putain, on s'en fout. Pourquoi être exhaustif, pourquoi étudier les échecs des civilisations passées et voir pourquoi le capitalisme prospère encore ? Ah qu'est-ce que j’entends là? Le “vrai” communisme n’a encore jamais vraiment existé ? Et bien, tout comme vos subventions gouvernementales inexistantes, cela n’adviendra jamais. Alors prenez vos idéaux des Lumières et fourrez-les dans votre cul, le vortex transcendantaliste idéal <3
Créée
le 14 déc. 2024
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