Frozen avait, comme tout le monde le sait, fait trembler le monde dont les oreilles de nombreux parents en 2013, premier film d'animation à dépasser le milliard au box office. Il aurait donc été très étrange de ne pas voir de suite tenter de réitérer l'exploit.
Autant le dire tout de suite, j'adore la Reine des Neiges premier du nom et le deuxième m'a encore plus retourné.
Pour l'évacuer tout de suite, le deuxième volet corrige les quelques errances techniques du premier qui accusait des décors un peu vides et un visuel un peu simpliste en dehors des personnages principaux. Le deuxième est rutilant, contrasté, chatoyant et techniquement au niveau. Sans atteindre la perfection des derniers Pixar, j'ai trouvé le film fantastiquement beau, dans la lignée de Vaiana qui explosait la rétine il y a trois ans.
Au delà de cela, ce qui m'avait touché profondément dans le premier opus était l'originalité des thèmes abordés, notamment la différence qu'Elsa acceptait avec classe et fierté ainsi que l'amour, qui, au contraire d'une partie des productions du géant américain depuis le début du vingtième siècle, ne traite pas d'une princesse et de son prince mais bien de deux sœurs qui se manquent et finissent par se retrouver et s'aimer, n'ayant plus aucune famille.
Le film prenait également un malin plaisir à démolir les clichés habituels des contes de fées comme la princesse innocente et pure, l'amour au premier regard, ou le prince charmant de confiance débarquant d'un pays lointain. S'ajoutait à cela la fameuse "Let it Go", qui est depuis devenu un hymne international connu et chanté dans le monde entier.
Malgré ce défi quasi impossible, le pari fou de la Reine des Neiges II d'exister et de marquer les esprits est réussi pour moi.
La relation entre Anna et sa sœur Elsa continue d'être développée dans une nouvelle aventure les confrontant à un voyage sur les traces de leurs origines, qui, même s'il est le leitmotiv pour un voyage merveilleux, reste légèrement en arrière plan.
En effet, une simple voix motive Elsa à braver les dangers d'un monde lointain et bien évidemment Anna et sa clique la suivent pour la protéger et l'aider. Elles devront littéralement braver les éléments pour élucider le mystère de la mort de leurs parents et des pouvoirs de la maintenant célèbre Reine des Neiges.
Une fois le plot lancé, le film se lance et ne s'arrête plus, chansons, gags et parodies s'enchaînent, tout en ne négligeant pas les moments d'émotions et les sujets plus sombres à côté desquels les plus jeunes passeront. D'une parodie bien placée des chansons d'amour mièvres des années 70/80, à la critique du destin funeste vécu par les natifs du sol américain à l'arrivée des colons européens en passant par un hommage au légendaire groupe Queen ou encore un résumé du premier film par Olaf parfaitement désopilant. Le film ne laisse jamais le spectateur tranquille, le balançant d'une émotion à l'autre en permanence jusqu'à un climax démentiel mettant en scène Elsa se battant, nageant, glissant et chevauchant sur les mers pour terminer son combat dans une sorte de caverne introspective au sein de laquelle explosera la succession spirituelle de "Libérée Délivrée", la chanson "Je te cherche" un point culminant empli de couleurs, d'émotions et d'une chorégraphie monumentale menée par une Elsa qui termine sa transformation, tous cheveux lâchés et robe finalement blanche comme la neige,apprenant enfin la vérité sur ses origines celle de ses pouvoirs. Je trouve également utile de noter que le film se paie le luxe de ne pas réellement avoir besoin d'antagoniste personnifié, les péripéties étant les doutes et les faiblesses des personnages, de leur enfance jusqu'à leurs responsabilités d'adultes, sujet déjà très bien traité dans le premier opus.
La conclusion réunit à nouveau la troupe et scelle les relations sincères d'amour fraternel entre les deux sœurs et d'amour tout court entre Anna et son Kristoff.
Au delà de quelques petits défauts, comme un enjeu un peu léger malgré tout (Elsa sauve son royaume un peu trop facilement à la fin du film), ou un Kristoff un peu absent et faisant office de sidekick qui arrive simplement pile à temps pour déposer Anna à destination, à coup de Sven galopant. On remarquera aussi un esprit du feu plus là pour le marketing futur que pour le film en lui-même, ou encore pour finir un rythme de chansons beaucoup trop dense en première partie de métrage (4 en 40 minutes) et difficile à encaisser.
Le film reste pour moi légèrement au dessus du premier, avec un technique plus flatteuse, des personnages installés qui donnent le meilleur d'eux dans des scènes extrêmement chargées en humour ou en émotions, des messages moraux très positifs laissés dans les jeunes oreilles, et une Elsa encore plus mise en avant que dans le premier, qui prend son envol d'une façon magistrale en nous prouvant que la Reine de Neiges mérite sa place dans les plus grands films Disney quoique certains en disent et qu'elle n'est pas simplement une princesse de plus, mais que de ce grand empire du rêve, elle est la reine.
Il rejoint donc directement mes Disney préférés aux côtés de La Petite Sirène, Hercule, Tarzan ou encore la Belle et la Bête, et bien évidemment le premier opus.