... Irving Cummings l'a fait. Et, malheureusement, pas très bien.


Très alléchante sur le papier, la rencontre entre la sublime Gene Tierney, reine des poses gracieuses et des regards de biche, et le magnifique Randolph Scott, roi des westerns de série B qui-ne-paient-pas-de-mine-mais-se-révèlent-souvent-excellents, est un peu comme la montagne qui accouche d'une souris. Hélas, mille fois hélas... Passe encore que le film soit une énième hagiographie du Sud, de ses fières demeures séculaires nichées à l'ombre d'arbres élégants dans de vastes plantations, de ses nobles valeurs terriennes et familiales, de ses esclaves dévoués à leurs maîtres et heureux de leur sort... Passe encore qu'il soit une énième condamnation des vilains Nordistes, profiteurs de guerre sans cœur ni honneur, qui imposèrent leur domination et leur mode de vie dans ces états où il faisait si bon vivre...


Non, ce qui déçoit avant tout, c'est le manque d'ambition du film : alors qu'on aurait pu avoir une grande fresque historique à la Autant en emporte le vent, tourné deux ans plus tôt, il faut se contenter d'un petit truc sans grands moyens ramené à 1 h 22 seulement. Le destin de Belle Shirley, épouse Starr, fière Sudiste qui prit le maquis aux côtés de son mari Sam et d'une petite armée d'anciens soldats pour lutter contre l'ignoble oppression de l'Union, est donc bien trop vite expédié. Si la présence de Gene à l'affiche est toujours une bonne raison de s'intéresser à un film, ici elle se contente principalement de minauder et de pousser des cris d'orfraie à chaque fois qu'un homme tente de la séduire. Ce bon vieux Randy, quant à lui, n'est pas le plus crédible en chef de guérilla plein d'audace et de charme. Seul Dana Andrews s'en sort honorablement en soldat nordiste droit dans ses bottes, mais tiraillé entre son devoir et ses sentiments.


Bref, La Reine des rebelles est un petit western assez moyen, qui serait fort logiquement tombé dans l'oubli s'il n'avait le mérite d'offrir de multiples plans sur les grands yeux bleus de la belle Gene...

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le 18 mai 2018

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The Maz

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