Grande-Bretagne sous domination romaine, I° siècle après J.-C. Alors que le gouverneur Justinien prend la tête d'une légion de gardes impériaux pour mater une rébellion de druides dans le système séditieux d'Anglesey à l'ouest, son fourbe lieutenant Octavien, resté à l'est, s'empare du pouvoir et écrase le peuple des Icènes sous son joug. Leur reine, Salina, n'a d'autre option que de prendre les armes pour fomenter une révolte afin de chasser l'occupant...
Bien qu'appelé La Reine des Vikings - en français comme en anglais - ce film ne parle absolument pas de Vikings, puisque l'action se déroule vers le milieu du I° siècle dans l'actuelle Angleterre, alors que les Vikings n'apparaissent qu'au VIII°. Malgré cet étonnant et inexplicable anachronisme, cette production de la Hammer dirigée par Don Chaffey ne manque pas de combats sanglants, d'exactions ignobles et de guerrières sexy. Le réalisateur de Jason et les Argonautes et Un million d'années avant J.C. met librement en scène l'histoire de la reine Boadicée, héroïne populaire en Grande-Bretagne. À la tête d'une coalition de tribus bretonnes, celle-ci écrasa les Romains à la bataille de Camulodunum en 60 ou 61, mais se fit laminer (et mourut) quelques temps après à celle de Watling Street, défaite qui marqua le coup d'envoi du quasi-génocide des ethnies brittoniques et la fin du druidisme.
Au casting de cette série B on retrouve Don Murray en romain sympa, qui tente de concilier les différends entre occupés et occupants, et tombe amoureux de la reine du coin. Celle-ci est interprétée par la charmante finlandaise Carita, top-model qui ne tourna que dans deux films, et refusa après celui-ci deux rôles de James Bond girl. En dépit de son manque de budget, qui se ressent également dans les reconstitutions de batailles, pauvres en figurants et expédiées en quelques minutes, le film reste agréable à suivre. On ressent la volonté de faire au mieux avec trois bouts de chandelle, et à aucun moment La Reine des Vikings ne verse dans le nanar ou le navet. Sauf, peut-être, quand le druide invoque Zeus, mais au niveau de la précision historique, on avait déjà compris qu'il ne fallait pas être trop exigeant !